Thursday, October 06, 2005

Zaki, héros ou vilain ?

"Ce que je sais le plus, finalement, sur la morale et les obligations de l’homme, je le dois au football…". Cette citation émane de l’écrivain Albert Camus, qui était gardien de but dans sa jeunesse. Le moins que l’on puisse dire, est qu’elle est très d’actualité à la veille de ce houleux Tunisie-Maroc qui nous attend ce week-end. Samedi soir, après le coup de sifflet final, la "morale" se fera toute petite devant la passion, la haine, l’euphorie, la déraison, l’extase, la colère, … toutes conséquence d’une émotion démesurée...

Dans ce climat, coté Marocain, rarement une personne aura mis en jeu toute son réputation, tout son statut comme ce sera le cas de Zaki, l’entraîneur national. Ce dernier, en une seconde, pourra devenir l’homme le plus adulé ou le plus haï au pays. Car, "ça prend seulement une seconde pour marquer un but", comme disait Brian Clough. Mais cette seconde fera couler beaucoup d’encre. Cette seconde fera écrire des pages et des pages par des journalistes, ou plumitifs qui, selon la tournure des évènements nous expliqueraient la « tactique naïve », « la grosse erreur » ,« le match perdu d’avance » dans un cas, ou « la grande intelligence de Zaki », sa « victoire tactique », « son assurance », « sa certitude de gagner » et « sa capacité phénoménale de mener les hommes et gérer les conflits socio-psychologiques, etc. », dans l’autre cas.

Techniquement, le mot qui reviendra souvent sera « tactique »: « Tactiquement, le Maroc a …”, « Le match sera ( a été) tactique », « Zaki a gagné (perdu) son match tactique face à Lemerre). Tactique, tactique, tactique… Si seulement ces "experts" de la tactique écoutaient ce que disait B. Clough, encore lui, « Les joueurs te font gagner des matchs, et non pas les tactiques. Il y a plein de bêtises sur la tactique racontées par des gens qui savent à peine comme gagner au domino ».

Pour encourager ses joueurs, Zaki ferait mieux de leur conseiller le jour du match : « Si vous êtes dans la surface de réparation adverse et vous ne savez pas quoi faire avec le ballon, mettez le dans les filets, et nous discuterons des différentes options plus tard » comme disait, un jour, Bob Paisley.
P.S. Indépendamment du résultat de Samedi, je pense que la prestation du onze Marocain a été très médiocre lors des éliminatoires. En plus du match nul contre la Tunisie at home, les Lions de l’Atlas ont perdu bêtement 6 points à l’extérieur face à des équipes faibles.

7 comments:

Anonymous said...

Ni l'un ni l'autre! Bon sang,c'est un entraineur, rien d'autre.
Personne ne blame les joueurs lorsqu'ils perdent :p pourtant,c pas zaki ki court sur la pelouse. enfin bref, GO MAROC!!

Jallal EL Idrissi said...

Ni l’un et l’autre, en principe oui. C’est ce que le bon sens dicte. Mais en pratique, y aura pas de place pour le bon sens. Zaki, lui-même, fait entretenir cette image, en faisant des déclarations genre « je vais gagner »…

Plus que jamais le Maroc a besoin de la Baraka de Zaki de l’avant finale de la CAN 2004.

Jawad said...

Jallal: Je suis rentre du Maroc juste a temps pour regarder le match - quelle deception. Mais qu'est ce qu'on va faire - on doit accepter ce sort maudit. Moi aussi j'ai pas trop aime certains commentaires par Zaki surtout a la fin du match qd il a blame la defaite sur "des facteurs exterieurs". J'attendais plus de lui - comme par exemple agir comme un leader et assumer la responsabilite. Pouf, c'est que le foot. Moi, ce que je veux voir c'est des victoires ds notre politique, ds notre economie, ds notre developpement humain et social. Je prendrais ca sur mille qualifications et medailles sportives. We are focused on the wrong thing - our country is investing too much emotional capital on the wrong priorities at the expense of its future and the wellbeing of its children.

Jallal EL Idrissi said...

@Timoumi
ça a tenu a peu de chose pour passer du vilain au héros et vice versa. Zaki, effectivement, n’a pas su gérer l’après CAN 2004. Il s’est retranché dans ses certitudes et n’a voulu écouter personne.

@Jawad,
3la slama ! On n’y peut rien si on se fixe sur les « mauvais trucs. » La passion pour le foot au Maroc et ailleurs est ce qu’elle est et on n’y peut rien. Ca fait partie de notre culture, et je la trouve naturelle et même salutaire. Mais je te rejoins pour autant en ce qui concerne les priorités. Ce qui est intéressant, en outre, est que le foot nous sert de miroir pour l’état de la société. A travers la gestion, les réactions et commentaires sur le foot, on peut se faire une certaine idée de l’état actuel du Maroc.
Zaki est passé maître dans l’art de se déresponsabiliser face aux mauvais résultats. Il n’a jamais assumé ses responsabilités dans l’échec, et reconnu les failles de son équipe. Il trouve toujours des alibis. Nos commentateurs ? Difficile de trouver plus chauvins qu’eux, etc., etc. Cette attitude, naturellement, n’est pas propre au football. Elle traduit certains malaises de notre société en général. L’absence d’autocritique, la déresponsabilisation, le chauvinisme, tout cela fait partie de notre « culture ». Or, sans assumer ses responsabilités dans l’échec, on ne peut pas avancer. Que ce soit dans le foot ou ailleurs.

Jallal EL Idrissi said...

omaWa alikom assalam,

« Le 2eme but vient nous rappeler que la part du hasard dans le foot est non seulement non pas négligeable »

En fait, les 4 buts, Mehidou.

Je souhaite le départ de Zaki après la coupe d’Afrique, et son remplacement par un entraîneur Marocain. Il faut toujours donner la confiance aux Marocains.

Sinon, la Fifa ne peut rien dans ce cas précis, et pour cause, ces équipes ne jouaient pas entre elles, mais dans des groupes séparés. Si le Maroc ne s’est pas qualifié, c’est qu’il n’a toujours pas réussi à devenir une vraie puissance footbalistique à l’échelle Africaine.

Jallal EL Idrissi said...

Je suis pour le maintien de Zaki parce que, d’une part, il a un contrat jusqu'à cette date, et d’autre part et surtout, parce d’ici la mi-janvier, il reste très peu de temps pour changer quoique ce soit. Tout nouvel entraîneur trouvera l’excuse qu’il n’a pas eu suffisamment de temps pour préparer l’équipe.

Quant à la FIFA, elle n’a rien fait pour aider les US. Dans les années 80 et avant, les équipes qui se qualifiaient s’appelaient le Honduras, le Salvador, et même le Canada en 86, etc. Seulement depuis les années 1990, les US en plus du Mexique, sont devenus les deux super puissance de la Concacaf. C’est le résultat d’un travail qui a payé, et aucunement un coup de pouce de qui que ce soit. C’est le palier franchi par le Mexique et les US qui manque au Maroc.

Jawad said...

Mehidou: C'est vrmnt du n'importe koi ce que tu dis a propos des qualifs des US au sein de la Concacaf. Est ce que tu regarde les matchs de qualif ds cette division? Les US ont su mériter leur succès - n'oublies pas leur performances ds la coupe du monde aussi. Comme Jalla a dit: c'est le travail et la discipline du travail qui paye...qq chose qu'on arrive pas encore a comprendre chez nous. On s'assois ds les cafés du coin a entretenir des théories de complots..."ah oui, le monde est entrain de comploter contre nous pour le bénéfice des US - même la FIFA !! et ce n'est pas a cause de notre médiocrité, notre manque de discipline, et notre fainéantise - non monsieur !!" - n'importe koi.