Le scandale des photos pornographiques d’Agadir ne finit pas de faire parler de lui. Rappelons les faits : un pervers belge, du nom de Philippe Servaty, alors journaliste du quotidien « Le soir » fait des voyages réguliers à Agadir, promet la « lune » et le « paradis » à ses conquêtes d’un soir, et obtient sans difficultés le consentement de ses dernières pour, non seulement passer à l’acte sexuel, mais pour faire des photos pornographiques d’une obscénité rare. Le belge, par la suite publiera ces photos sur Internet… Les médias marocains, avec à leur tête Tel Quel, en ont fait quelques échos. Tel Quel, dans son numéro qui sera en ligne dans quelques jours, a fait état des échos dans en Belgique où l’indignation est générale et des poursuites contre Servaty sont envisagées.
Rapidement, ce scandale m’inspire les réflexions suivantes :
1. D’abord, il va sans dire que ce scandale n’a vu le jour qu’à cause (ou grâce) à la diffusion des photos sur le Net. Des histoires de ce type ne sont plus rares au Maroc, malheureusement. Sur le site http://petition.canalblog.com/, Nadia nous apprend que la chaîne de TV Al-Arabiah en a aussi parlé. En vérifiant, j’ai constaté que Al-Arabiah est allée encore plus loin. Elle a consacré tout un dossier à la « prostitution marocaine » dans les pays du golfe, dans les boites de nuit … Israéliennes, etc. Il est fait mention, également, de la prostitution homosexuelle et d’autres scandales liés au commerce de la prostitution.
2. On ne peut plus se recroqueviller derrière l’excuse éternelle de la pauvreté et la misère pour expliquer ces scandales. En témoignent les photos pornographiques dégradantes que toutes ces femmes ont accepté sans vergogne de faire. Se faire uriner dessus, se prêter à des séances de photos pornographiques avec un voile sur la tête ou en position de prière va évidemment au-delà de la misère ou des promesses de mariage. Il faut bien se rendre à l’évidence. Les causes sont à chercher ailleurs. La principale à mon avis, est ce matérialisme sauvage, phénomène assez récent qui a gagné, sans préavis, les esprits de la société Marocaine. La disparité économique croissant de manière vertigineuse a corrompu les valeurs de la société. La drogue, la corruption, l’émigration, une mentalité fondée généralement sur le « paraître » plutôt que le « être », les chaînes satellitaires pornographiques disponibles un peu partout dans les foyers Marocains, et d’autres facteurs ont fait que des personnes n’acceptent plus une vie modeste mais décente comme auparavant. Elles veulent accéder à la richesse et au luxe qu’elle qu’en soit la manière. Le pire est que les générations de leurs parents (certaines, je ne généralise pas, évidemment) ont également capitulé devant les promesses et les nouvelles portes au luxe, ouvertes devant leurs filles (ou fils). Luxe qu’elles n’ont pas eu le loisir de vivre dans leur jeunesse.
3. Le projet de 10 millions de touristes est un très bon plan. Aussi faut-il le préparer minutieusement pour qu’il ne se transforme pas en une dérive dont les conséquences seraient très néfastes sur tous les plans. Sur l’article de Tel Quel à paraître, on apprend que Servaty, après avoir diffusé les photos sur Internet, a reçu des emails de gens le priant de leur filer des tuyaux leur permettant de répéter les mêmes « prouesses » chez nous…
4. Les conséquences à moyen terme de ces histoires, qu’elles deviennent publiques ou non, pourraient être dangereuses. Nous savons tous que le marché de la prostitution est très prolifique. Il attire systématiquement la mafia qui, au départ, commence de manière soft mais, après, fait des prostituées des esclaves. La mafia associera bien sur la drogue à son entreprise, et une fois la concurrence devient rude, elle passe aux armes. Ce n’est sûrement pas ce que les 10 millions de touristes potentiels aimeraient entendre. Et ce n’est sûrement pas bon pour la sécurité de notre pays.
5. Ces histoires à répétition rendent, également, vulnérable une bonne partie de la population aux discours incendiaires de certains prêcheurs d’un Islam très dur, étroit d’esprit, qui refuserait tout ce qui est lié de près ou de loin à la modernité, en faisant un amalgame entre l’évolution naturelle d’une société vers de nouveaux horizons, et la dégradation des mœurs et la débauche qu’il faut condamner sans renoncer à la modernité.
Pour en savoir plus :
Tel Quel: Enquête. Pornographie et abus de confiance
Tel Quel : Scandale porno d’Agadir. Sur la piste du coupable
Tel Quel : Scandale porno d'Agadir. Le filet se ressèrre (article à paraître dans quelques jours).
Le dossier d’Alarabiah
Rapidement, ce scandale m’inspire les réflexions suivantes :
1. D’abord, il va sans dire que ce scandale n’a vu le jour qu’à cause (ou grâce) à la diffusion des photos sur le Net. Des histoires de ce type ne sont plus rares au Maroc, malheureusement. Sur le site http://petition.canalblog.com/, Nadia nous apprend que la chaîne de TV Al-Arabiah en a aussi parlé. En vérifiant, j’ai constaté que Al-Arabiah est allée encore plus loin. Elle a consacré tout un dossier à la « prostitution marocaine » dans les pays du golfe, dans les boites de nuit … Israéliennes, etc. Il est fait mention, également, de la prostitution homosexuelle et d’autres scandales liés au commerce de la prostitution.
2. On ne peut plus se recroqueviller derrière l’excuse éternelle de la pauvreté et la misère pour expliquer ces scandales. En témoignent les photos pornographiques dégradantes que toutes ces femmes ont accepté sans vergogne de faire. Se faire uriner dessus, se prêter à des séances de photos pornographiques avec un voile sur la tête ou en position de prière va évidemment au-delà de la misère ou des promesses de mariage. Il faut bien se rendre à l’évidence. Les causes sont à chercher ailleurs. La principale à mon avis, est ce matérialisme sauvage, phénomène assez récent qui a gagné, sans préavis, les esprits de la société Marocaine. La disparité économique croissant de manière vertigineuse a corrompu les valeurs de la société. La drogue, la corruption, l’émigration, une mentalité fondée généralement sur le « paraître » plutôt que le « être », les chaînes satellitaires pornographiques disponibles un peu partout dans les foyers Marocains, et d’autres facteurs ont fait que des personnes n’acceptent plus une vie modeste mais décente comme auparavant. Elles veulent accéder à la richesse et au luxe qu’elle qu’en soit la manière. Le pire est que les générations de leurs parents (certaines, je ne généralise pas, évidemment) ont également capitulé devant les promesses et les nouvelles portes au luxe, ouvertes devant leurs filles (ou fils). Luxe qu’elles n’ont pas eu le loisir de vivre dans leur jeunesse.
3. Le projet de 10 millions de touristes est un très bon plan. Aussi faut-il le préparer minutieusement pour qu’il ne se transforme pas en une dérive dont les conséquences seraient très néfastes sur tous les plans. Sur l’article de Tel Quel à paraître, on apprend que Servaty, après avoir diffusé les photos sur Internet, a reçu des emails de gens le priant de leur filer des tuyaux leur permettant de répéter les mêmes « prouesses » chez nous…
4. Les conséquences à moyen terme de ces histoires, qu’elles deviennent publiques ou non, pourraient être dangereuses. Nous savons tous que le marché de la prostitution est très prolifique. Il attire systématiquement la mafia qui, au départ, commence de manière soft mais, après, fait des prostituées des esclaves. La mafia associera bien sur la drogue à son entreprise, et une fois la concurrence devient rude, elle passe aux armes. Ce n’est sûrement pas ce que les 10 millions de touristes potentiels aimeraient entendre. Et ce n’est sûrement pas bon pour la sécurité de notre pays.
5. Ces histoires à répétition rendent, également, vulnérable une bonne partie de la population aux discours incendiaires de certains prêcheurs d’un Islam très dur, étroit d’esprit, qui refuserait tout ce qui est lié de près ou de loin à la modernité, en faisant un amalgame entre l’évolution naturelle d’une société vers de nouveaux horizons, et la dégradation des mœurs et la débauche qu’il faut condamner sans renoncer à la modernité.
Pour en savoir plus :
Tel Quel: Enquête. Pornographie et abus de confiance
Tel Quel : Scandale porno d’Agadir. Sur la piste du coupable
Tel Quel : Scandale porno d'Agadir. Le filet se ressèrre (article à paraître dans quelques jours).
Le dossier d’Alarabiah