Saturday, May 21, 2005

Pourquoi les Marocains boudent les livres?

Dans cet article publié par le quotidien Aujourd’hui Le Maroc, quelques personnalités livrent leurs impressions sur les raisons derrière la problématique du faible taux de lecture des livres au Maroc. Ce sujet me fait penser à Ahmed Bouzfour, ce nouvelliste qui avait refusé un prix littéraire en protestation à la politique sociale marocaine et au faible taux de lecture dans ce pays.

4 comments:

Anonymous said...

Il y a longtemps les marocains boudaient le cinéma local. Des gens comme Nabil Lahlou (chaker baker ben,….) faisaient des films trop abstraits loin du quotidien des gens dans un style souvent inaccessible. Puis il y avait une nouvelle vague des films marocains (Lalla Houbi, Kid nssa, ali zaoua, ali rabia ou al akharoune,…) et les gens ont retrouvé le chemin du ciné. Aujourd'hui la majorité des films marocains est un succès des salles.

Je ne sais pas si on peut faire le rapprochement avec les livres. La majorité de nos concitoyens alphabétisés ont du mal à assimiler certains livres, qui plus est sont en français (ceux de qualité). Déjà donc la population cible des éditeurs est très réduite !
Je crois que c’est aux écrivains de donner envie aux gens d’acheter des livres et aux éditeurs de faire un effort pour baisser les prix (80 Dh c’est pas à la portée de tout le monde).
Mais les éléments que t’as cités cher Karim sont à mon sens aussi pertinents.

Jallal EL Idrissi said...

Je suis d’accord avec vous 2.
Karim, c’est vrai qu’il faut encourager les enfants très tôt à lire. Probablement c’est la mesure la plus importante à prendre. J’ajouterais que les médias et la TV en particulier peuvent jouer un rôle également s’ils multiplient les émissions sur les livres comme c’est le cas en France par exemple.

Larbi, c’est sur que les auteurs auront plus de succès s’ils répondent aux attentes du public Marocain. D’ailleurs, il est révélateur que le livre de Soumaya Nouâmane Gessouss « au delà de toute pudeur » ait eu autant de succès (relativement). Le livre, en effet, traitait de la sexualité, sujet très tabou au Maroc.

Sur la question des prix, le minimum avoisine les 100DH et les prix typiques sont aux alentours de 200-250DH. La raison principale, je crois, est que ces livres sont édités en France. J’aurais aimé que les auteurs fassent un peu de lobbying auprès des éditeurs pour produire des éditions locales au Maroc, ce qui ferait tomber nettement les coûts et les prix finaux des livres. On assiste actuellement à un m’en foutisme total. On croirait presque que ces livres sont destinés à l’élite de l’élite ! Je parle évidemment des livres en Français. Les livres en Arabe sont nettement moins chers. Néanmoins, j’ai remarqué récemment le lancement de livres de poche de certains de nos auteurs connus comme Driss Chraibi, et même d’auteurs étrangers comme Amin Maalouf avec des prix entre 30 et 50Dh. C’est mieux que rien.

Anonymous said...

Je vous rejoins tous dans ce que vous avez défini comme problème culturel (d'ailleurs, Nos maux sont culturels).

Les livres ne sont plus vraiment chers, et sont accessibles à une large partie de la société.
Puisque il y a des productions à 10 ou 20dhs de livres excellents.

Il faut un travail de fond avec les jeunes, non seulement pour les inciter à lire, mais aussi se former avec ces mêmes livres.
Cela ne se fait pas seulement au sein de l'école, mais aussi,et beaucoup plus, au sein de la plus petite cellule de la société : la famille.

Un enfant qui voit un de ses parents lire sera en quelque sorte conditionné par cette atmosphère,et tôt ou tard imitera son parent.

Il faut aussi inciter les étudiants à aller au Bibliothèque pour se ressourcer. Une remarque que m'a fait Larbi, concernant des Biblio vides de gens.... C'est malheureux.
Un petit projet d'un ami était de faire dans chaque commune une bibliothèque libre d'accès, pour tout le monde.

Ce serait un rêve..

Cela en tout cas réglerait le problème du manque de moyens.

Un dernier point par contre : Encourager davantage les auteurs, avec les deux langues, ou les trois (si le Tamazight devient officiel) pour "produire" des écrits, faire une diversité.
Cette diversité devrait être soutenue par un rôle médiatique : Oh combien de nos auteurs ne sont pas connus...
On devrait peut être en parler...

Personne ne pense par exemple à Chraïbi qui est entrain d'agoniser...

Ayoub
www.kingstoune.com

Anonymous said...

Oui, peut être..

Mais les francophones n' avaient pas que Balzac...

Nous , nous avons peu de penseurs ou ecrivains ... pourquoi ne pas les glorifier, et les montrer ...

Ils n' ont pas besoin de la gloire, mais les gens ont besoin de les connaitre ... Avant leur mort !

Ayoub