On a beau chanter, qu’au Maroc, les annees de plomb, de l’arbitraire sont révolues. Mais ces qualifications sont généralement consacrées au champ politique. Dans la vie de tous les jours, l’arbitraire continue à faire office de système. L’histoire de Ait Sirahal en témoigne. Cet émigré en France a eu une altercation avec une personne dans un café, à Marrakech, où il passait ses vacances, la veille de son retour à son pays d’adoption. Quelques heures plus tard, il est décédé dans un commissariat après avoir été torturé… L’autre personne, elle, est relâchée car elle connaît des notables de la ville…
Le pire est que le commissaire, reconnu assassin de la victime, travaille toujours comme si de rien n’était. Lire les liens en bas de page de l’article en question pour en savoir plus sur le ridicule traitement de l’affaire par la justice, la parodie de justice plutôt.
Voilà qui nous fait rappeler, que dans certains aspects de la vie quotidienne, nous vivons toujours dans le moyen age. Il est fort à parier que la victime a été « lynchée » à cause (ou « grâce », du point de vue des tortionnaires !) des connaissances au haut niveau de l’autre protagoniste de la dispute.
Le pire est que le commissaire, reconnu assassin de la victime, travaille toujours comme si de rien n’était. Lire les liens en bas de page de l’article en question pour en savoir plus sur le ridicule traitement de l’affaire par la justice, la parodie de justice plutôt.
Voilà qui nous fait rappeler, que dans certains aspects de la vie quotidienne, nous vivons toujours dans le moyen age. Il est fort à parier que la victime a été « lynchée » à cause (ou « grâce », du point de vue des tortionnaires !) des connaissances au haut niveau de l’autre protagoniste de la dispute.
Arbitraire, Clientélisme, Impunité : voici la « trilogie » gagnante pour les uns, celle qui hante la vie pour les autres. Pour des millions d’autres. Pour la racaille.
4 comments:
Jallal, tu t'étonnes de telles pratiques.Nous les vivons ts les jours. Nos lois ne servent qu'à être exposées en vitrine pour la bienveillance occidentale que nous quémendons en permanence.
Bouzoubaa veut faire passer une loi contre la torture, tous les partis applaudissent mais aucun journal ne parle de l'assassin de ait sirahal.
Notre administration est de plus en plus une structure mafieuse, puisque les parrains ont infiltré les partis et occupé les 2 assemblées.
Encore un exemple, c'est maintenant que la justice étudie le dossier de la Banque Populaire. Il y a de fortes chances si on le maintien au civil que l'arnaque BP (des dizaines de milliards de dhs tombe dans la prescription quinquénale)!!!!!!!!
“aucun journal ne parle de l'assassin de ait Sirahal »
C’est pour ça, Crucivore, que je me réjouis que Yabiladi suit cette affaire de près, en lui donnant la place qu’elle mérite sur leur site. En attendant que ces partis et leurs journaux de rien du tout fassent leur travail…
Jallal, je n'etais pas au courant. Cette histoire me revolte! Cette histoire me fait me sentir ridicule. Hier soir, sur mon trajet de retour du bureau, j'avais une discussion avec mon chauffeur de taxi. Bref, je lui tenais mon beau discours idealiste: si le peuple n'est pas content de son gouvernement (ce qui est vraisemblable ici en Egypte), il doit se faire entendre, bon gre mal gre, et un individu + un individu + un autre, et encore et encore, cela fait le peuple et le peuple doit se battre, car l'union fait la force. C'est comme la resistance francaise, ou tout autre forme de resistance a l'oppression du pouvoir pour de nobles causes... En arriere-fond, dans mon esprit, j'etais tres fiere de ma Revolution Francaise de 1789... Il m'a ecoute, entierement d'accord, acquiescant, puis il me dit, pragmatique: mais tu sais ici, la police, si tu dis des choses qui leur plaisent pas, eh bien ils t'embarquent en prison, et apres personne ne sait ce que tu deviens...
Voila, la meme chose, la repression violente de la part de l'appareil policier...
Meme si c'etait un notable, et apres quoi?! RIEN NE JUSTIFIE LA TORTURE.
Ce qui est incommensurable, c'est que quand on analyse la situation du cas de torture, de maniere generale, et je suppose que cela doit s'appliquer dans ce cas precis, c'est qu'il n'y avait pas besoin de torture. Y a avait-il a soutirer des informations alors que la victime refusait de les donner? Fallait-il lui donner une lecon, pour ne pas recommencer? Et encore, de la a ce qu'il meure?!...
Ce que je veux dire par la, c'est qu'il est traumatisant de se rendre compte que, souvent, la victime a ete torturee pour le "plaisir" etre torturee (je sais, c'est indecent, mais je me demande si je suis si loin de la verite...). Pour reprendre une distinction que Luc Ferry utilise dans son ouvrage "L'Homme-Dieu ou le sens de la vie", on ne lui a pas fait mal a cette victime, on lui a fait le mal... Voyez-vous la difference? Sans explication, le Bien s'efface, le Mal gagne. Cette simple idee me terrifie. En y reflechissant, on peut presque toucher l'horreur de l'humanite, quand LE mal est fait a des populations entieres...
C’est peut être indécent, oui, mais le « plaisir » fait partie de la vérité, malheureusement. Tout comme l’excès de zèle résultat du clientélisme et du donnant-donnant. « Ghir koun hani, rani Khlit Dar bouh » voilà le genre qu’on dira a ce respectable notable pour lui montrer que « tanthallaw fih ». Tout comme le « réflexe » de faire du mal à autrui, résultat de décades d’abus … Et n’avoir de compte à rendre à personne…
Je crois que la raison principale de ce genre d’incidents inhumains n’est ni le manque de civisme, ni le clientélisme en tant que tel, ni plein d’autres disfonctionnements de notre société. C’est l’impunité et la parodie de justice qui s’ensuit dans ce genre d’affaires.
Et effectivement, il faut lutter quotidiennement, comme tu dis, pour établir cette justice que tout le monde réclame. En la dénonçant. Ouvertement. Publiquement. Comme a fait Yabiladi. Les etres humains n’ont jamais obtenu quoi que ce soit, qu’en s’organisant, en luttant. Pas une seule fois dans l’histoire, ils ont obtenu qq. chose de plein gré de leurs “supérieurs”.
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