Tuesday, June 14, 2005

Vers la théocratisation et l’éthnisation du paysage politique Marocain ?

D’abord l’agrément (1) du ministère de l’intérieur donné, il y a une semaine, à la création d’un second parti islamique "Alternative civilisationnelle" ("Al Badil al Hadari"). Ensuite, encouragée par cette autorisation, la demande (2) solennelle, quelques jours plus tard, de militants de la cause berbère pour la création du Parti démocratique amazigh (PDA). Le PDA ne manque pas d’arguments pour revendiquer son entrée sur la scène politique. Au projet de loi voulant interdire tout référentiel religieux ou ethnique, il oppose la non cohérence de l’application de « deux poids deux mesures », puisque le PJD et le Badil Al Hadari, eux, ont bien été autorisés. Pour déjouer ce projet, le PDA affirme, de plus, que le parti est ouvert à toutes les ethnies, même si la manœuvre est plus politicienne qu’autre chose (on voit mal le parti attirer un nombre suffisant de citoyens non amazigh.). La cohérence et la logique sont là, et c’est cela ce qui importe.

Deux mots sur Al Badil Hadari: D’abord une bonne nouvelle pour les partis Marocains traditionnels : L’entrée en jeu du Badil aura vraisemblablement pour conséquence l’affaiblissement du PJD, leur coriace adversaire, qui verra certaines de ses voix, déçues ou dissidentes, se tourner vers le nouveau venu. Ensuite, comme le souligne Mustapha Mouâtassim, le secrétaire général du parti, elle permettra d’enrichir « la différence au sein d'une même sensibilité (islamique) », et fera en sorte que personne « ne monopolise le référentiel islamique au Maroc ». Ce dernier point est capital, à mon avis. L’assurance de ne pas voir le référentiel islamique monopolisé par un seul parti aidera à lever la confusion entre Islam et partis islamiques, confusion criante dans le monde arabo-musulman contemporain. Elle rendra, ainsi, plus aisée, la désacralisation des partis politiques islamiques sans pour autant désacraliser l’Islam lui-même. Arriver à ce stade sera primordial pour mener des débats politiques dans la sérénité. Mises à part ces précisions, Al Badil al Hadari clame (3) haut et fort que son credo principal est la promotion de la démocratie et qu’il n’hésitera pas à nouer une alliance avec tout parti démocratique dont le projet de société est similaire, qu’il soit « laïc, de gauche, de droite ou islamiste ». Ce que je trouve très salutaire. Que les alliances portent sur les valeurs, les projets et non sur les idéologies leur donnant naissance !

Notons, au passage, que le refus initial du pouvoir d’autoriser Al Badil était du à la supposée identité chiite (4) de ses membres, « accusation » démentie par les concernés. Mais cela (le refus) est une autre histoire…

En dehors de ces considérations, s’achemine t-on vers une éthnisation et une théocratisation du paysage politique marocain ? Peut être, mais je pense qu’il s’agit d’une phase normale, dont il ne faut pas exagérer la portée. Au-delà des soupçons et/ou calculs des uns et des autres, les islamistes lancent des partis politiques afin de, entre autres, faire respecter l’identité musulmane du Maroc, les berbères, afin de faire respecter l’identité amazigh, etc. Quoi de plus normal si les différentes sensibilités se sentaient (sentent), à raison ou à tort, opprimées et bafouées dans leur droit identitaire, etc., et réagissent en conséquence. Du moment, bien sur, que les structures politiques sont adéquates et ne permettent pas l’anarchie ou la mainmise d’un parti sur les autres, ce qui est heureusement le cas dans notre pays. Une fois les différentes frustrations (identitaires, religieuses) libérées, l’avenir appartiendra aux formations politiques qui sauront tenir compte des différentes sensibilités (ethnique, religieuse, laïque, féministe, etc.), écouter leurs aspirations et dissiper leurs craintes, tout en proposant un projet de société global, solide et sans qu’il soit centré sur des références religieuses ou ethniques.

Références du billet

50 comments:

Jawad said...

Jallal, merci d’avoir soulever ce sujet. Je crois qu’on doit réserver une bonne discussion au projet de loi sur les parties politiques.

Etant un Amazigh moi même et un fervent défenseur de la culture et la langue Amazigh, je dirais tout d'abords qu'un mouvement Amazigh pour la défense des intérêts Amazigh est absolument nécessaire au Maroc (j'aurais bien aime que ca soit autrement). Tout simplement parce que toutes les structures politiques qui dominent au Maroc surtout les arabistes et nationalistes comme l'Istiqlal et l'USFP, ont tjrs été hostile a tout ce qui est Amazigh. En plus de ça les villages Amazigh, inclu le mien, ont été abandonné par le Makhzen et les partis politique pour sombrer dans le désespoir et la misère – Sans compter le manque d’opportunité d’accès a l’éducation, marches de travail, gouvernement, etc (discrimination institutionnalisée) . J'aimerais bien voir nos frères et soeurs marocain(e)s visiter un peu les villages du Rif, Atlas et Souss pour bien comprendre la situation actuelle de la population Amazigh (les rifains ont en pris le pire sous Hassan II). Donc, c'est un droit d'existence comme partie égale qu'on veut d'abord établir ainsi que notre droit a la préservation de notre culture et notre langue. Vous avez bien grandit au Maroc comme moi, donc vous êtes bien familier avec toutes ces « blagues » racistes sur les chleuhs !! Cela vous donne bien une bonne indication de ce courant de discrimination qui a bien persisté au sein de notre société. Même chose envers les juifs marocains que nul au Maroc ne peut évoquer sans dire « Hacha » comme s’il sagissait d’une ordure.

Comme tu dis Jallal : « on voit mal le parti attirer un nombre suffisant de citoyens non amazigh » - Exactement !! et c’est pour ça que les Amazighs ne peuvent pas compter sur les non-Amazighs pour les défendre – ils doivent se mobiliser eux même et mettre de la pression sur les structures politiques pour d’abord éduquer la nation sur ce qui est de la culture et héritage Amazigh et obtenir leur droit de partie égale dans la société. Je ne sais pas si tu as lu le Manifeste Amazigh, mais je crois que tu trouveras les revendications du mouvement très raisonnables. La question Amazigh est une question pour tous les Marocains et la culture/langue Amazigh est l’héritage de tout le Maroc, mais, helas, les arabistes du Maroc n’ont pas bien compris ça et donc c’est devenu une affaire « Berberiste » au lieu d’une affaire marocaine. Ca tjrs etait une question de temps avant que nous les Amazighs commencent à se défendre...resultat de l'echec des stuctures politiques existantes depuis bien longtemps.

Anonymous said...

Ce serait un malheur si chacun reste cloisonné dans son coin.

Je vous rejoins dans le fait qu'il n'y aura pas beaucoup d'arabes qui adhéreraient à ce parti (le temps peut etre prouvera le contraire), ce sera un malheur, et le titre de Jallal est assez évocateur.

Si il y a un racisme latent au Maroc, qui est manifesté dans les choses simples de la vie comme les mariages ou les blagues, l' existence d' un parti "amazigh", exclusivement ne ferait qu'aggraver le problème, puisque ce serait des conflits "raciaux" et culturels.

Il me semble qu' il est primordial pour ce parti d'être constitué aussi de non "chleuh" qui sont pour la cause amazigh (comme les féministes par exemple).

Et enfin, comme Jawad l'a dit, le choix de Parti est il le meilleur ? Une association ne serait elle pas plus adéquate ?
Un parti politique n'a t il pas une lignee conduite, une constitution qui sont sensées suivre des idées et non des regroupements religieux ou raciaux ... ?

Juste une dernière remarque, je vais en discuter peut être plus tard : je vois qu'au Maroc, les partis politiques sont à côté de la plaque, les politiciens, avec des discours soit disons , nouveaux. restent les mêmes démagogues... et sans parler des choix du gouvernement qui sont en deçà des attentes, et font des choix, ma foi, bizarres.


Ayoub

Jawad said...

Mehidou: D'abords tu as mal compris mon post et je suis sur que j'en suis responsable – mon français n’est pas aussi fort qu’il l’était il y a 10 ans. Comme j'ai dis, mon frère, l'amazighité est une affaire pour tous les marocains. Je ne sais pas ou tu trouve l'élément séparatiste en ça. Je crois qu'il faut faire attention à ne pas trop tomber dans le piège propagandiste des nationalistes qui dés qu'on évoque la question Amazigh nous accusent de séparatistes pour nous faire taire. Cela est insultant à mon intelligence et comme un membre éduqué de notre nation je ne l'accepterais pas.

Deuxième chose, je suis un passionné du Maroc en toute sa diversité. Donc je trouve tes propos (excuse moi) un peu mal informés.

Troisièmement, mon argument n'est pas que les Amazigh sont les seuls a être opprimé, mais plutôt que tant qu'ils ne se mettent pas au travail pour se défendre rien ne changera parceque les structures politiques au Maroc sont hostiles a l'Amazighite du Maroc. Je ne revendique pas une confrontation avec les non-Amazighs du Maroc - Je suis un fervent partisan de Dr. Martin Luther King et de Gandhi - donc une telle suggestion est mal placée. Je dis tout simplement que les opprimés doivent commencer à se mobiliser pour obtenir leurs droits. Puisque le post était précisément propos des Amazighs, j’ai dis qu'ils doivent se défendre face a une institution qui les ignore. J’ai répondu a la suggestion que « on voit mal le parti attirer un nombre suffisant de citoyens non amazigh » on disant que c’est exactement pour ça qu’on peut rien attendre du status quo et j’ai bien dis que j’aurais bien préférer que ça soit autrement.

Les Amazighs ne sont pas les Kurdes d’Iraq – il faut se défaire de cette notion encore fomentée par les arabistes pour faire peur au reste des marocains et perpétuer la politique d’arabisation socialiste. Ils veulent nous faire croire qu’on est exclusivement Arabes (Etat Arabe, etc) alors qu’on ne l’est pas. Entre 50% et 60% des Marocains sont Amazigh. Le roi lui-même et majoritairement Amazigh. Cela insulte la diversité de notre pays et perpétue la dominance minoritaire de la majorité. La démocratie et l’état de droit passe d’abord par la reconnaissance et (je ne sais pas comment dire ce mot en français) « empowerement » des diverses composantes de notre société.

Pour finir Mehidou, s’il te plait ne tombes pas aussi facilement dans cette piscine infestée que les nationalistes usefpistes et istiqlaliens sont entrain d’étendre – ils ont eu leur chance depuis plus de 40 ans pour servir tous les marocains et ils ont choisit de servir leurs propres intérêts. Passes un moment à lire le Manifeste Amazigh (Click ICI). Ne leur donne pas le pouvoir de penser pour toi. Tu trouveras dans le document des mentions fortes de la diversité des marocains, de la lutte pour une meilleure nation pour tous les marocains et non juste les Amazighs, et de la fraternité entre arabes et amazigh, etc. Je peux te garantir que je ne supporterais jamais un mouvement ou un parti qui est uniquement intéressé de promouvoir la supériorité d’un groupe sur un autre et si cela et le cas d’un groupe Amazigh quelconque, c’est qq chose que je condamnerais de la façon la plus forte. Comme j’ai dis, je suis d’abord l’élève de Dr. King.

Jawad said...

Une autre chose que j'ai oublie de mentionner. Tu dis: "moi je ne crois pas qu'il y a du racisme au Maroc, il y a certes des attitudes qui s'apparenterais au racisme mais elles sont loin de l'être." Je suis en désaccord absolu avec toi sur ce point. En Anglais on appelle ça "Denial". A ton avis ce n'est pas raciste la façon dont les noirs sont traite ds notre pays. Qu'est ce qui arrive a une fille qui se marrie avec un noir au Maroc?? ou bien un juif?? Qu'est ce que les marocains appellent les noirs?? vas y répètes le et laisse l'impact des mots trouver leur signification…et pkoi « Hacha » a chaque fois qu’on mentionne un juif ? Si ce n’ai pas raciste tout ça, je crois que les radicaux d’extrême droite ds l’occident seront ravi de l’apprendre. Le Maroc doit se réveiller. On ne saura régler nos problèmes si on ne sais pas les reconnaître et les admettre.

Jallal EL Idrissi said...

J’allais réagir justement sur certains des points de tes points, Jawad, mais je remaruqe que Mehidou a déjà commencé à les aborder.

Jawad, je crois que tout mouvement Amazigh doit agir avec beaucoup de sérénité, et devrait surtout relever ce qui est « discrimination » pure l’égard des Amazighs, des discriminations générales dont ils ne sont pas les seules victimes. J’avais lu un manifeste (ou qq. chose de ce type) il y a deux ans environ et j’en étais un peu déçu. J’espère que ce n’est pas le même. Je vais lire celui que tu as mentionné et je te remercie de nous en avoir fait part.

La misère, par exemple, n’a épargné aucun village au Maroc qu’elle que soit l’identité de ses habitants. La question des blagues sur les « chleuhs » est un peu subtile. Probablement qu’il s’agit du racisme mais je pense qu’elles sont plus à considérer dans le contexte du tribalisme Marocain, le régionalisme, etc. Je comprends que le cliché des « chleu7s avares » puisse être insupportable, mais il est important de prendre du recul et de se rappeler que les « Aroubia » sont vus comme des « sauvages », les « Fassis » comme hautains et racistes, les Marrakchis … les gens du « dakhil » tels que vus par les nordistes, et les sahraouis vus au minimum comme des … noirs. Et on entend également que les « chleu7 » seraient racistes envers les arabes, etc. Si l’on prend ce recul, on se rend compte que le problème est plutôt social et ne vise pas une race ou une région donnée. En conséquence, il faut agir à partir de ce constat, en essayant de remédier aux clichés dont souffrent les amazighs par une campagne trans-ethnique, trans-régionale, qui lutte contre tous les clichés régnant dans la société Marocaine. Et tu as raison, Jawad, le cliché sur les juifs, en est un, et il faut l’intégrer dans cette campagne, tout autant.

Quant à mon assertion : « on voit mal le parti attirer un nombre suffisant de citoyens non Amazigh », c’était pour dire qu’il était naturel qu’un tel parti n’attire pas les votes des Arabes. Ces derniers, je parle plutôt ici des sympathisants de la cause Amazigh, seraient beaucoup plus séduits, par un parti trans-ethnique qui, entre autres, respecte l’identité Amazigh du Maroc (en plus de l’Arabe).
Pour le reste, je l’ai dit dans mon post, je ne vois aucun mal à la création d’un parti Amazigh, pour plusieurs raisons que j’ai évoquées dans mon post et d’autres sur lesquelles je reviendrais en répondant à vos différentes réactions.

Jallal EL Idrissi said...

@Jawad,

"les arabistes et nationalistes comme l'Istiqlal et l'USFP, ont tjrs été hostile a tout ce qui est Amazigh."

Je suis d’accord que ces partis n’ont pas joué leur rôle et n’ont jamais œuvré pour consolider l’identité Amazigh du Maroc (en plus de l’Arabe ». Je pense que l’Amazigh est une richesse inestimable pour le Maroc et je trouve grave que la culture Amazigh ne soit pas suffisamment connue des Marocains. Je suis bien d’accord avec toi que la question Amazigh est l’affaire de tous les Marocains.

@Ayoub

La création d’un Parti Amazigh reflète le sentiment des Amazighs aujourd’hui. Ils ont le sentiment que leur identité est occultée. A juste raison. Cela est un fait. Je crois que l’avenir d’un parti Amazigh prendra deux directions possibles. Soit il deviendra de plus en plus populaire, et cela voudra dire que le pouvoir central n’a rien fait pour intégrer la culture et l’identité Amazigh dans la vie Marocaine, et que donc la crispation est de plus en plus prononcée. Soit, le parti disparaîtra ou deviendra très marginal et c’est cela mon souhait, car cela signifiera que cette culture et cette identité seront déjà pleinement assumées par le Maroc et que donc la population Amazigh n’éprouvera plus le besoin de voter Amazigh. Vue sous cet angle, la présence d’un parti Amazigh mettra les partis nationaux devant leur responsabilité en les obligeant à se positionner, entre autres, par rapport aux revendications du parti Amazigh, et à émettre des propositions à même de séduire l’électorat Amazigh.

@Mehidou,

Je comprends ta position. Parler au nom de tous les Marocains serait l’idéal. Cependant, il faut reconnaître qu’il y a des gens plus oppressés que d’autres. La pauvreté, la discrimination, etc, existent dans la plupart des franges de la société Marocaine, tu l’as bien dit. Mais les Amazigh souffrent en plus de l’occultation de leur identité et de leur culture. Les Amazighs constituent 50-60% de la population et leur renier ce droit dépasse l’entendement.

Jallal EL Idrissi said...

@Mehidou

« Jallal: comment tu peux me dire demontrer que les berberes souffrent plus que les autres composantes? soyons vigilants un peu »

Ok, soyons vigilants. Je ne comprends pas pourquoi tu insistes qu’on ne peut pas comparer les souffrances.

Je vais changer de sujet mais juste pour clarifier ce point. Prenons une fille musulmane, pauvre qui habite dans un quartier pauvre en France, aux cotes d’Africains pauvres, où la souffrance est quotidienne. Est ce que dans ces conditions terribles mais égales pour tous, la fille musulmane a tort si elle estime qu’elle souffre davantage puisque on la discrimine aussi sur le plan religieux, en lui refusant le droit de porter le voile à l’école ??? Réponse vigilante please !

Eh ben pour moi c’est exactement la même situation en remplaçant par le droit au voile par le droit de la langue, de la culture, etc.

Jallal EL Idrissi said...

non, non, je ne parle pas de cela Mehidou.

Je dis, que si je suis ton raisonnement depuis le debut, cette fille musulmane ne devrait pas revendiquer son droit a porter le voile, car on lui retorquerait que tout le monde souffre.

Jawad said...

Jallal et Karim : Votre critique est a la fois raisonnable et balancée et je vous remercie tout les deux pour votre perspective (I did get carried away on a few points). J’ai bien accepte ds mon 2ieme post qu’ils y a d’autres groupes au Maroc qui souffrent autant que les Amazighs. Donc, je ne reviendrais pas sur ce point – n’oublier pas qd même que les Amazighs ont été visé par des actions militaires au sud et au Rif (bombardement et autre qui ont tue des centaines) par les autorités Mekhzeniennes. Le Rif a reçu un traitement particulier (a clear case of collective punishement) de Hassan II après le coup d’état de 71.

Concernant les références aux Amazighs dans les rangs militaires. Ceux qui figuraient dans les rangs des officiers étaient le produit de la transition du régime coloniale. Depuis les coups d’états, surtout après celui de 72, une politique systématique a été mise en exercice pour « nettoyer » les rangs des officiers des Amazighs. Allez y, citez moi le nom d’un seul général Amazigh dans les rangs de l’armée aujourd’hui – vous n’en trouver pas. En plus de ca, il y a eu toute une propagande méchante après ces événements la a l’encontre des Amazighs a qui « l’état ne faisait plus confiance ».

Concernant les partis politique, SVP ne me sortez pas les pions de Hassan II pour me citer la « participation » des Amazighs ds le processus politique (This is like the « I have a black friend » excuse). El Ansar et autres sont des créations Hassanienne pour contrer la montée de l’Istiqlal après l’indépendance. C’était une manœuvre du roi pour contrer l’opposition. Ces gens la n’ont jamais représenté les aspirations des Amazighs. Si vous prenez un sondage ds les régions Amazighs, je vous garantis que la plupart des Amazighs ne savent pas qui el Anser est. – Il est d’apres vous un leader politique Amazigh, c’est ça ?…ben, demandez aux Amazighs ce qu’ils en pensent.

Karim, j’apprécie bcp le fait que tu reconnaît ne pas savoir certaines choses particulières concernant l’état d’esprit Amazigh. Cela démontre ton objectivité. Ce qui me fait le plus de mal c’est que nos frères arabes n’ont jamais pris le temps de nous demander sincèrement ce qu’on pensent. Ils continuent d’assumer et incorrectement je dois dire. Certes, nous somme aussi responsable pour cet échec parcequ’on a aussi gardé ces choses la pour nous même – et comme on dit ici : They built up over time.

Sur la référence « Hacha » faite a l’encontre des Juifs, Karim - remercie dieu que t’as eu la chance d’avoir des parents aussi bons, tolérants, et évolués d’esprit. Je remercie dieu chaque jour pour les miens. Cette référence au Juifs est partout au Maroc je t’assure. Je l’ai entendu au nord comme au sud inclus parmi les Amazigh ce qui a tjrs invité une réaction féroce de ma part. La je tiens a préciser que le racisme est aussi un problème qui existe chez les Amazighs surtout envers les noirs. Je déteste ça et j’en parle de la façon la plus forte quand je suis au bled.

Je voudrais ajouter qq chose a vos connaissances si vous me le permettez bien sur. Le terme « Berbère » n’est pas un terme qu’on utilisent. C’est un mot péjoratif originaire des Grecs qui ont vu leur monde comme « civilise » et ce qu’il y a dehors comme barbare – It’s like the word « nigger » for us. On est des Amazighs.

Mehidou : M'accuser de séparatisme puis insinuer je ne sais pas koi avec te référence au prophète pour m'intimider et me faire taire ne vas pas marcher. C'est ce que les autocrates du Maroc ont fait à la dernière génération de marocains pendant des décennies. On est libres et éduques maintenant et tu sais koi, pas grâce a eux mais malgré eux. Aujourd'hui on leur dit: BARAKA. On ne va pas laisser notre culture et notre langue être systématiquement exterminée par les arabistes. Non monsieur on ne va pas permettre ça en dépit des menaces et de l’intimidation. La culture Amazigh est une partie intégrale de l’héritage marocain et on ne laissera plus les arabistes nous injurier. En même temps, on a aussi le bon sens d’apprendre de notre histoire et donc on ne veut pas d’un mouvement exclusif on veut que tous les Marocains se battent pour la totalité de leur héritage et pas seulement une partie, pour la cause de tous les marocains et non pas une partie. C’est les arabistes qui sont séparatistes en imposant leur propagande dans notre système scolaire et système d’administration ; en poussant notre avantage comparatif et le développement humain de toute notre nation dans le sombre désespoir. Les Amazigh constitue la majorité au Maroc, expliques moi encore pkoi on est un pays « exclusivement Arabe » ?? C’est quelle version de democratie ca ? Celle de Saddam Hussein ??

Et qu’est ce que tu crois qui va se passer si les marocains ne se lèvent pas pour défendre leur frères et sœurs Amazighs – qu’on va juste allez dormir ou boire du café au coin de la rue. C’est une question de temps avant qu’on dit : BARAKA, Il faut qu’on viennent au secours de notre culture, notre langue et notre héritage nous même. Demandes toi ce que toi tu fais pour défendre l’Amazighite du Maroc ? Est-ce que tu pétitionne le gouvernement ? Est-ce que tu proteste le statut actuel ? Et qu’est ce que tu attend de nous, qu’on se taise pour toujours alors que notre culture est entrain d’être extermine. On veut que tous les Marocains viennent a la defense du patrimoine Marocain, mais tu ne peut te retirer ou ne rien faire et après nous accuser d’être exclusif.

Jallal EL Idrissi said...

Parlant des clichés racistes et régionaux au Maroc, un ami, résidant au Maroc, m’a fait part, juste après la miraculeuse victoire de l’équipe nationale Marocaine face à l’Algérie lors de la CAN 2004 en Tunisie, d’une « anecdote » assez révélatrice. Juste après la qualification marocaine, la TV locale est allée recueillir les impressions des gens dans la rue. Une dame alors s’écria devant les micros de la TV « yrabhouna lihoud ou mayrabhounach dzair » («je préfère les juifs nous vaincre plutôt que les Algériens »). En une phrase, double dérapage. Difficile de faire mieux.

Jallal EL Idrissi said...

oui, je connaissais l'origine du mot "berbere". D'ailleurs le mot original arabe, "al-barbare" est plus evoquateur. Mais je ne sais pas qui a appele, pour la premire fois, precisement les autochtones du Maroc par "berberes".

Jawad said...

Jallal: C'est ce type d'ignorance ds notre société qui me rend furieux. Développement Humain n'est pas juste une question de scolarisation ou de formation professionnelle. On doit faire évoluer les esprits ds notre société...et on a une montagne a grimper ds ce sense.

Un jour j'étais a l'aéroport Mohamed V en escale venant de New York vers Agadir. En attendant ma connexion, j'ai vu un flic mal-traiter une femme africaine et son enfant. Je lui ai demande gentiment de corriger son comportement mais il a continue de lancer des références racistes envers la pauvres femme pour soi-disant « m’expliquer » la situation. J’ai failli lui sauter a la gorge. J’ai défendu la femme et son bébé avec toute la force que je pouvais ce jour la au point que j’avais les larmes aux yeux qd le chef de police est venu sur place. Le flic a finit par s’excuser a la victime mais je savais qd même que ce n’était qu’une petite goûte ds un océan vaste.

Karim : Je savais très bien que tu ne savais pas ça. Au fait, la plupart des marocains ne le savent pas. Encore un exemple du manque d’éducation sur la culture Amazigh au Maroc et le manque de communication entre Amazigh et non-Amazigh sur ce sujet. Merci encore pour ta sensibilité.

Jallal EL Idrissi said...

@Mehidou,

tu n'as pas repondu a ma question.

Anonymous said...

- Oui il a bcp de racisme au maroc.
- Oui le panarabisme a commit un genocide culturel au maroc envers les berberes.
- Oui il y a bcp d'injustice et de discrimination au maroc mais certains frange de la societe sont plus percecute que les autres.
- les noirs sont persecutes;
- les juifs sont persecutes;
- la culture berbere est persecute;
- la femme marocaine est persecutes;
- les homosexuels sont persecutes;

Jallal EL Idrissi said...

« instaurer une democratie delaquelle decoulera tous les autres droits. »

Crois tu qu’une démocratie, même meilleure que la Française ou l’Américaine, viendra « dire » aux Amazighs : « voilà, après plusieurs décennies d’effort, les Marocains ont le meilleur système démocratique au Monde et je vous accorde maintenant vos pleins droits identitaires, culturels, linguistiques » ? Crois tu à cette utopie ? L’histoire montre que les droits s’obtiennent par des luttes, par des réclamations, des revendications.

D’un autre coté, logiquement, on ne peut imposer à la moitié de la population ce qui est prioritaire.

« ne trouvez vous pas qu'un pari amazigh ou arabe ou sahrawi n'est pas du sepatatisme? »

Ca c’est un shortcut rapide qui peut paraitre dangereux pour les moins avertis. Le séparatisme, Mehidou, c’est vouloir bâtir un état indépendant. Un parti quelconque peut avoir ce désir. Si un mouvement veut créer un parti pour revendiquer son droit identitaire et culturel, en quoi cela évoque de près ou de loin le séparatisme ? Je ne vois aucun rapport.

Jallal EL Idrissi said...

Il y a beaucoup de Marocains qui affirment que les Amazigh n’ont pas le droit à revendiquer l’utilisation publique de leur langue, l’affirmation de leur culture, etc. Pour des raisons qui dépassent l’entendement, je le répète. Si dans cette discussion, on diverge seulement sur la stratégie, tant mieux, et c’est ce que j’ai cru déduire aussi.

Quant aux sentiments haineux de certains Rifis ou Amazighs en général envers les Arabes Marocains, c’est sur que ça existe, et il faut œuvrer pour éradiquer ce sentiment. Les Amazighs ne sont pas des sains non plus, ils commettent leurs erreurs, et l’essentiel est de lutter contre les dérapages où qu’ils soient.

« connaissez-vous un parti ds le monde qui represente exclusivement une partie de la popoulation? »

Sans réfléchir, le premier qui me vient en mémoire, est l’ANC, congres national africain qui a lutté, avec succès, contre la discrimination des noirs, et n’a ni expulsé les blancs ni créé un état indépendant pour noirs. Ce parti avait pour message l’égalité entre blancs et noirs et c’est certain qu’un blanc qui était d’accord pouvait voter pour le parti.
Le parti Amazigh s’est déclaré ouvert aux arabes aussi. Dans un de mes précédents postes, j’avais précisé que je mon souhait est que ce parti n’ait pas d’avenir, car cela signifiera que d’autres partis sauront répondre aux frustrations des Amazighs et que le vote « Amazigh » n’aura plus lieu d’être.

Jallal EL Idrissi said...

Non, je répète que les Amazighs, en plus de souffrir des maux de la société comme tous les Marocains, souffrent de l’oppression de leur identité. Et quand je t’ai fait le parallèle avec la fille musulmane pauvre de France, tu ne m’as pas répondu.

Jawad said...

Mehidou: Je crois que ton argument vis-à-vis la création d’un parti Amazigh est qq chose qui mérite bcp de discussion et c’est une question qui demande bcp de réflexion très. Ca c’est raisonnable. Mais, d’abord je crois que tu as qd même a mon humble avis un problème de définitions concernant 2 points : Racisme et Séparatisme.

« Le Séparatisme » est la doctrine de ceux qui aspirent à une séparation politique avec un Etat. Ce n'est pas le cas des Amazigh. Leur lutte est pour une représentation juste au sein de l'état marocain et la préservation de leur culture, héritage et langue – un droit qui leur ait garantit par des conventions internationales signées par le Maroc. C'est pour ça que je t'ai dis que ce mot moche qui est « le séparatisme » fait partie du vocabulaire anti-Amazigh qui a pour seul raison d'intimider les Amazigh et les marginaliser. C'est une insulte qu'on traite les Amazighs de cette façon. Et tu sais koi, si les Arabistes continue cette stratégie minable ils vont finir par avoir leur souhait en poussant les Amazighs dans un coin sombre. Il y a une grande opportunité aujourd’hui pour soigner les blessures du passé même celles du Rif. Le roi lui-même est engagé de façon positive ds ce dossier. Comme tu le sais bien le leader du mouvement Amazigh est Dr. Mohammed Chafik (l’ex prof du Roi) qui a une grande crédibilité chez la communauté Amazigh surtout celle vivant a l’étranger. Cette dernière est très active parcequ’elle est dotée d’une jeunesse qui a de grandes capacités intellectuelles. La position de cette communauté aujourd’hui est que les revendications Amazigh formulées ds le Manifeste Amazigh représente une base forte pour un dialogue avec le reste des composantes de la société marocaines. Les plus grands points auxquels on tient sont : (1) révision de la constitution pour la reconnaissance de l’Amazighité du Maroc a cote de son caractère Arabo-Africain. (2) Reconnaissance de la langue amazigh comme langue officielle du pays, (3) enseignement de l’histoire correcte du Maroc au lieu de la propagande arabiste. (4) préservation de l’héritage et culture Amazigh. (5) consolidation de démocratie représentative et l’état de droit. Au dela ça tout, inclus le développement économique est sociale des régions Amazigh, doit être débattu est négocié au sein d’un processus démocratique. Donc, comme j’ai dit, les revendications sont raisonnables a mon avis. Mais si les Arabistes continue de dénigrer et marginaliser les Amazigh, j’ai peur que la jeunesse Amazigh perdra foie en des leaders comme Dr. Chafik et commencera a se radicaliser parcequ’ils se sentiront poussé ds leur coin. Et la c’est le désastre – on perdra toute une jeunesse et ça prendra des générations pour réparer une vraie catastrophe politique. On est loin de ça Alhamdoulilah mais il faut comprendre que si ces vieux arabistes d’hier n’intègre pas les revendications du mouvement Amazigh aujourd’hui ; S’ils n’écoutent pas les Amazighs en les traitant avec respect ; S’ils ne cessent pas de fomenter cette idée qu’il faut pas faire confiance aux Amazigh ; S’ils ne les acceptent pas comme la majorité qu’ils représentent ds un système démocratique – Alors la comme on dit ici : Forget it.

Concernant le racisme. La aussi tu montre une difficulté a comprendre ce que c’est. Karim l’a bien dit : Tu ne le saura pas jusqu'à ce que tu y es sujet. Ecoutes, comme Karim, Jallal, et des milliers d’autre marocains je suis passe par 2 différents continent ou je me suis trouve ds la minorité. Je peux te dire que tant que tu es ds la majorité tu ne peux pas avoir le même référentiel que nous. On voit bcp plus que tu px remarque ds ta vie quotidienne au Maroc. Tu n’a pas cesse de demander : qui est raciste au Maroc. Bon écoutes je vais te le dire : Bcp de marocains sont raciste inclus les Amazighs. Ils ne le savent pas parcequ’ils croient que c’est normal ce qu’ils font. Et c’est ca le problème parcque ca indique un racisme institutionnel qui court ds notre culture et nos institutions. Les gens ne remarque pas parcequ’ils n’y sont pas sujet eux meme puisqu’ils sont ceux qui le dispensent. Ouvres un peu tes oreilles et pense a chaque mot qui sort en référence a une autre race. Pour commencer : Qu’est ce qu’on appelle les noirs au Maroc – je ne te demande pas ce que tu les appeles toi mais les mots, tous les mots, utilises au Maroc pour eux. Penses y, OK.

Jallal EL Idrissi said...

« et moi aussi je te repete que selon ton raisonnement il y a les juifs,les sahrawis,les noirs, les homos, les obeses, les femmes souffrent un petit peu plus que les autres. »

Tu as tout à fait raison en disant cela. Mais tu oublies de quoi on parle ici. Ma position est que si les juifs disent souffrir des clichés au Maroc, je les soutiendrais dans leur lutte. Je soutiendrai de la même façon les noirs, les femmes qui sentent l’oppression. Je soutiendrais les femmes Saoudiennes dans leur lutte pour pouvoir conduire une voiture. Je soutiendrais les filles musulmanes qui revendiquent le port du voile. Je ne leur dirais pas, non, non, vous souffrez comme les autres, attendez qu’il y ait une démocratie parfaite et vous aurez votre droit.

Si toi, tu avances que les Amazighs souffrent comme les autres, eh ben, il va falloir, pour rester cohérent, que tu dises la même chose aux noirs, aux féministes, aux filles voulant porter un voile, ... Est ce que c’est ta position ?

Jallal EL Idrissi said...

Voilà, si j’ai bien compris, on est d’accord qu’on doit soutenir les opprimés, les Amazighs notamment dans leurs revendications.

Reste la manière : Créer un parti ou se suffire d’associations ou des institutions de ce type, ou encore rien du tout. Je n’ai pas abordé ce point jusque là. C’est au mouvement Amazigh, de par son histoire et son expérience qui doit répondre à cette question. Personnellement, ne connaissant pas cette histoire et cette expérience, à cet instant précis, je suis plus enclin à préférer des associations et instituts. Mais je ne m’oppose pas à la création d’un parti politique Amazigh. Je dis que c’est une phase normale et temporaire (et non une finalité) qui peut jouer un rôle significatif dans l’établissement d’une démocratie forte au Maroc, qui bénéficiera non seulement aux Amazighs mais à tous les Marocains. Voici ce que j’ai essayé de véhiculer des mon premier post.

Jawad said...

D’abord je crois ke mnt on est de retour sur les point les plus fondamentaux de cette discussion qui sont a mon avis : Est-ce que le PDA est la meilleure solution politique pour avancer les revendications Amazigh ? Quels sont les coûts et bénéfices (cost/benefit) d’un tel développement ? Est-ce qu’il y a des meilleures alternatives ? Quel serait ces alternatives et comment les implanter ?

Mehidou, Tu as écris:

"moi aussi je soutiens ceux la, mais je leur dis que vous n'avez pas besoin de créer chacun un parti pour faire valoir vos droit."

Je suis absolument d'accord que des structures diversifiées sont les plus souhaitables. Mais il faut être réaliste et pratique - (Lip service is not enough). Tu dis koi aux éléments démunis qd les forces politiques du pays rejette leur revendications et leur cause? C'est koi ton alternative?? Tu parles de diversité a l'intérieure des partis existants ce qui est souhaitable bien sur, mais c'est koi exactement l'alternative ke tu offre a ceux qui sont rejette par les forces actuelles sur la scène politiques? Sois précis. Ils ne peuvent pas juste disparaître donc ils doivent faire qq chose...Ils doivent bien se mobiliser un jour ou l'autre pour se défendre mais on ne croit pas en leurs revendications au sein des autres partis...donc koi??? C'est pour ça ke je te dis que c'est une question qui demande bcp de reflation parcequ'on peut pas avoir ce que tu avance dans ton argument sans une reforme totale du champs politique au Maroc. Et si tu es tellement attache aux notions de la diversité, pkoi tu ne condamne pas le "séparatisme" (selon ta définition) arabiste de l'Istiqlal? Comme on dit ici: You can't have your cake and eat it too. Il faut être consistent dans ses arguments. Si on suit ton propre argument, l'Istiqlal ne doit pas être permis de revendiquer que l'arabisme et le caractère unique de notre nation...mais il le font bien avec leur longues jambes a l’intérieur du gouvernement. Ou est ce qu'ils sont ces cri outragés??

Anonymous said...

Mohamed Chafik. "L'islam prône la laïcité"

Propos recueillis par Driss Ksikes

Fin pédagogue, académicien, chef de file du combat pour l’amazighité, défenseur de la laïcité, Mohamed Chafik passe en revue les questions clés qui lui tiennent à cœur et révèle des vérités qu’il a longtemps gardées secrètes.


Rester longtemps proche du Palais et préserver une image intacte auprès des militants de base, très peu de personnes ont réussi ce pari. Quel est votre secret ?

En étant proche du centre du pouvoir, j’ai tout fait pour me prémunir et ne jamais accepter de privilège. Quand j’ai été
nommé recteur de l’IRCAM, j’ai renoncé à mes émoluments, à la voiture de service et aux dotations d’essence. Non que je sois riche, mais je voulais que personne ne réduise mon ambition à cet aspect matériel des choses. Depuis le début des années 60, j’ai toujours pris mes précautions. Quand le chef du cabinet royal, M. M’hammedi m’a convoqué pour travailler auprès du roi, je l’ai prié de l’informer que j’avais mauvais caractère, qu’on m’attribuait des idées de gauche et que, par conséquent, je ne risquais ni d’être utile ni d’en sortir indemne. Il me dit, 48 heures plus tard, "Sa Majesté vous demande de garder votre caractère et vos idées. Il exige juste que vous établissiez des rapports sur l’enseignement à chaque fois qu’il en aura besoin". Quand, des années plus tard, M. Bensouda m’apprit que le roi m’invitait à prendre la direction du collège royal, je lui fis savoir que si le roi voulait donner une éducation traditionnelle à ses enfants, je n’étais pas la personne idoine. Je précisai, en sus, que je ne voulais pas de responsabilité pédagogique partagée avec quiconque (sauf le choix des enseignants, bien sûr) et que je préférais ne pas être mêlé aux aspects protocolaires du Palais. à chaque fois, mes conditions ont été acceptées et plusieurs militants qui me connaissaient de près savaient très bien quelle était mon éthique. Voilà mon secret.

Plusieurs observateurs trouvent que l’IRCAM a en même temps officialisé la reconnaissance de l’amazighité et ralenti son intégration. Qu’est-ce qui vous dérange le plus, le rythme du Makhzen ou l’impatience des militants ?

Les deux. Mais je préfère plus parler d’administration que de Makhzen. Le panarabisme est passé par là. Un poème paru dans Al Ittihad en 1986, disait ceci : "Nous avons fait de l’arabisme notre religion". Cette idéologie, il en est resté des choses dans les esprits, d’inspecteurs, de fonctionnaires de l’état civil, et bien d’autres autorités locales. Imaginez qu’un Marocain peut appeler son fils Azz al arab mais il suffit qu’il traduise ce prénom en tamazight (Aburz Imazighen) pour que sa demande soit rejetée. C’est amusant et dramatique. Concernant, les militants de la cause, je pense que les plus jeunes sont impatients parce qu’ils n’ont pas connu les années de plomb. Par ailleurs, il faut savoir que l’IRCAM, mine de rien, avance dans ses travaux. Exemple qui peut faire bondir plus d’un, il est sur le point d’achever la standardisation du tamazight. En guise de comparaison, sachez que l’arabe n’est pas standardisé. Si un jeune élève veut avoir un dictionnaire de l’arabe moderne exhaustif, comme Le Petit Robert, il ne le trouvera tout simplement pas.

Avez-vous vraiment cherché l’efficience en adoptant la graphie tifinagh ? N’était-ce pas une solution médiane, concertée avec le Palais, pour ne pas braquer les islamistes ?

L’adoption du tifinagh s’est faite dans un but pédagogique. A l’époque, j’ai fait un exposé de 2 heures qui n’avait pas convaincu les défenseurs de la graphie latine. Aujourd’hui, ils reconnaissent que je n’avais pas tort. L’argument est clair. D’abord, le tifinagh s’écrit, comme le latin, de gauche à droite. Contrairement à l’arabe, cela nous évite d’inverser les claviers et de devoir régler des complications sans fin lorsqu’il s’agit d’algèbre. Il est vrai que l’hébreu, par exemple, s’écrit, comme l’arabe, de droite à gauche, mais j’ai posé la question aux spécialistes israéliens. Ils m’ont assuré que la vraie langue de travail chez eux est l’anglais. Idem pour les Japonais. Tout le monde cherche donc à rattacher la modernité à des langues fortes, standardisées, sauf les Arabes. Voilà ce qui ramène le tifinagh à sa vraie dimension, matérialiser l’identité berbère. Moi, je demanderais à chaque enseignant qui reçoit des enfants en pré-primaire, de partager le tableau en trois parties et écrire sur chaque cadran un texte en lettres latines, arabes et tifinagh. Ainsi, l’élève comprendra comment l’occident écrit, comment les arabes écrivent et comment les amazighes écrivent. Sans cette distinction, il y aurait confusion. Il ne faut pas oublier que le tifinagh est plus ancien que le Phénicien. Il y a dedans une dimension sentimentale.

Votre manifeste amazigh propose une relecture de notre histoire. Pourquoi pensez-vous que l’état tarde à s’en inspirer ? Le fait que les socialistes soient en charge de l’enseignement ne devrait-il pas accélérer le mouvement ?

Les acteurs politiques les plus frileux sont le Makhzen et les islamistes. Lisant dans ce manifeste que Moulay Ismaïl avait ouvert une phase de violence, plusieurs courtisans sont allés dire au roi : "Faites attention à ces gens. Voyez ce qu’ils écrivent sur vos ancêtres ! ".
Quant aux islamistes -y compris les théoriciens de l’ombre et les fondamentalistes de l’état- ils tiennent à évoquer l’arrivée des musulmans en termes de "foutouhat islamiyya" (conquêtes musulmanes) et occultent, au passage, des vérités historiques. Exemples, les batailles menées à la fin del'ère Omeyyade où 700.000 "nobles arabes" ont été décimés par les autochtones. Quant à l’USFP, aujourd’hui au pouvoir, il ne faut pas oublier qu’en 1970, ses ténors actuels ont signé, aux côtés des istiqlaliens, un manifeste appelant, sans discernement, à une arabisation immédiate pour l’école du peuple contre la langue du colonisateur.

On en vient à la faillite de l’école. Qui en est vraiment responsable, les partis nationalistes ou le roi Hassan II ?

Toute la classe politique porte la responsabilité de ce gâchis. Mais il faut nuancer. La démagogie est venue des deux grands partis : l’Istiqlal et l’UNFP (puis USFP). En face, Hassan II a été faible. Il n’a pas su leur tenir tête et laisser Mohamed Benhima aller jusqu’au bout de sa réforme. Ce dernier nous avait donné carte blanche et nous avions proposé un plan sur 18-30 ans. On allait à partir du bilinguisme, construire un enseignement purement marocain, en termes d’effectifs et de programmes. On allait même aboutir à une arabisation saine, à condition que les autres Arabes soient au diapason. Entre temps, Ahmed Réda Guédira avait laissé le ministère de l’éducation nationale dans un état lamentable. Il s’était réuni avec les étudiants et leur avait donné satisfaction sur toute la ligne. Un beau jour, il s’est retiré et a laissé les PV attestant de sa capitulation. Le roi m’appelle et me dit : "Si Chafik. Je vous donne un mois. Allez au bureau du ministère et et faites nous un rapport". Une fois nommé sous secrétaire d’état, j’ai préconisé la marocanisation et créé des CPR, qui ont été donnés plus tard à des imbéciles (et je pèse mes mots). Au fond, entre Hassan II et les partis, chacun ne pensait qu’au pouvoir et certainement pas au bien-être du pays. En jouant à ce petit jeu, ils ont sacrifié l’école.

Et vous avez cessé de vous battre pour une école marocaine plus intelligente...
Je savais que j’allais perdre. Il y avait un seuil à atteindre pour que ce soit l’école qui conditionne la société et non l’inverse. Notre société a pendant longtemps sécrété l’msid. Les Français ont greffé artificiellement l’enseignement du français. Pour beaucoup de nationalistes, l’indépendance allait permettre un retour à la situation d’avant le protectorat. Face à cette farouche opposition, on se battait sans illusion. Aujourd’hui, au moins, on sait que le modèle du msid a atteint ses limites. Par les échecs, économiques et politiques flagrants.

Oui mais la COSEF peine à traduire la volonté de réforme sur le terrain. Qui faut-il blâmer, l’état, les experts, les enseignants ?

Personne. Les structures mentales ne peuvent changer par décret. Il faut des dizaines d’années de maturation. Les Allemands ont mis sur pied une commission de réforme de l’enseignement en 1948 mais n’ont mis en place les structures effectives qu’en 1960. Une réforme de l’école ne s’improvise pas. Il faut mener des études sociologiques, historiques, économiques à cette fin. Vous savez, ce que dicte la raison n’est pas forcément populaire mais l’éducation est censée populariser la raison. Donc, tout cela demande du temps et de la rigueur. Nous en sommes loin.

Une polémique a été déclenchée dernièrement par des inspecteurs demandant l’annulation de l’enseignement de l’éducation islamique. Pensez-vous que c’est le bon moyen de séculariser notre école ?

Il faut être réaliste. Est-ce que les familles, l’état et les partis accepteraient. Supprimer l’éducation islamique aurait certes un avantage. Mais au fond, ce n’est pas l’enseignement religieux qui est en cause, c’est tout l’enseignement. Il faudrait surtout faire en sorte que l’enseignant ne fasse pas preuve d’abus d’autorité morale dans l’exercice de son métier. Ceci est vrai dans n’importe quelle matière. L’éducateur, comme le médecin et le juge, est face à des êtres humains en état de faiblesse. Il faut qu’il apprenne à être juste et à ne pas profiter de leur faiblesse.

Abdeslam Yassine est un mystique islamiste qui profite de la naïveté populaire. Vous l’avez côtoyé en tant qu’inspecteur et interpellé en tant que politicien. Pensez-vous qu’après sa mort, son mouvement pourra lui survivre sans changer d’identité ?
Je ne le pense pas. Je ne sais pas s’il y a des gens de son mouvement qui ont de l’ascendant. Par contre, je suis sûr que son aura ne peut avoir être héritée. Je me trompe peut être, mais Al Adl Wal Ihsane me semble essentiellement rattaché à la personnalité de Yassine. Il faut savoir que cet homme, que je respecte par ailleurs, a reçu à la base une formation traditionnelle avant de s’ouvrir sur les langues étrangères. Aux états Unis, il était le plus anglophone parmi nous tous. Mais à un moment où nous formions les enseignants ensemble, il a été rattrapé par sa formation initiale. Il me confia qu’il était désespéré et avait besoin d’un gourou pour le guider. Il eut une vision et trouva un homme dans une mosquée qui le guida jusque chez Sidi Abbès. Lorsque le cheikh de Madagh est mort, il m’apprit qu’ils allaient déterrer une jarre où il avait caché son testament. Je lui dis : "Sois en sûr, il aura désigné son fils". Il en a été tellement déçu qu’il y fera référence à la fin de sa lettre, L’islam ou le déluge. C’est tout cela qui fait le personnage de Yassine et le fondement de son mouvement.

En tant que défenseur de la laïcité, pensez-vous que l’état marocain pourra se moderniser sans se défaire de sa composante religieuse ?

La modernité est un tout. Ce n’est pas uniquement la technique importée, mais aussi des valeurs clés, de rationalité, de rigueur, de prise en compte de l’histoire. Ceci dit, je ne suis pas laïciste. Pour moi, l’islam prône "la laïcité". Il faut savoir faire prendre la greffe. Beaucoup d’enseignements de l’islam sont occultés par les tenants de l’islamisme. Ils ne tiennent pas à ce qu’ils soient explicités. En politique, que veut dire "et les sujets sont en concertation entre eux" (Wa amruhum choura baynahum) ? Nos oulémas ne veulent pas répondre. Or, l’islam a montré, par là, le chemin de la démocratie. Parmi les derniers versets révélés : vous lisez "Pas de contrainte en matière de religion" (La ikraha fi’ddin). Traduisez, cela montre la voie de la liberté de conscience. Quand le Coran nous dit, "Mohamed est le dernier des prophètes" ou encore que "les savants sont les héritiers des prophètes", cela veut dire, à mon sens, que la pensée discursive devrait prendre la place de la pensée intuitive. Problème, comment faire admettre à tous que "savants" dans ce verset ne renvoie pas exclusivement aux oulémas mais aux tenants du savoir en général. La greffe passe par l’assimilation de tout cela.





Bio-express

1926 : Né à Aït Sadden (Moyen Atlas)
1955 : Inspecteur de l’enseignement primaire (licencié en histoire, diplômé d’arabe classique et de berbère)
1968 : Chargé d’éducation au Cabinet royal
1972 : écrit Pensées sous développées
1976 : Directeur du Collège royal
1980 : Membre de l’Académie du Royaume
1987 : Publie Aperçu sur 33 siècles d’histoire des Imazighen
2000 : Achève le Dictionnaire arabo-amazighe
2001 : Nommé recteur de l’IRCAM
2002 : Reçoit le Prix prince Claus des Pays Bas

source TelQuel

Jawad said...

Merci pour l'interview du Dr. Chafik qui montre, a mon avis, son pragmatisme et son intelligence - Surtout vis a vis du rôle de l'Islam ds notre société et la responsabilité des intervenants politiques dans l'échec du système scolaire.

Mehidou: Tu demandes: "Pkoi?" "Supprimer l’éducation islamique aurait certes un avantage"

Une première chose serait le coût d'opportunité consommé par les heures d'éducation islamiques ds le système scolaire. C'est des heures qui peuvent être remplacées par l'éducation de compétences comme par exemple la communication et les technologie informatiques qui doivent faire partie d'un cursus moderne. Les enfants peuvent tjrs avoir une éducation islamique par voie d'autres éléments ds la société inclus a la maison (les parents). J'aimerais bien voir les enfants marocains avoir des cours qui ont pour but de leur donner des outils et compétences qui leur seront utiles ds les marches de l'avenir. Et c'est ce manque qui handicape la capacité du Maroc de se doter d'un avantage comparatif vis a vis de l'économie mondiale.

Jawad said...

Une autre chose...juste pour clarifier. Dr. Chafik a bien demontrer son realisme et son approche globale au probleme en encadrant la phrase que t'as cité par deux autres propos tres important qui resume le contexte des choses.

"Il faut être réaliste. Est-ce que les familles, l’état et les partis accepteraient. Supprimer l’éducation islamique aurait certes un avantage. Mais au fond, ce n’est pas l’enseignement religieux qui est en cause, c’est tout l’enseignement."

Jallal EL Idrissi said...

Salam,

J’ai remarqué aussi que Tel Quel s’est immiscé dans notre débat. Merci Anonymous d’avoir posté l’article. J’ai relevé deux coups de cœur:

« Il y avait un seuil à atteindre pour que ce soit l’école qui conditionne la société et non l’inverse. »
« Vous savez, ce que dicte la raison n’est pas forcément populaire mais l’éducation est censée populariser la raison. Donc, tout cela demande du temps et de la rigueur. Nous en sommes loin. »

Concernant l’éducation islamique, en fait, la réponse de Chafik est un peu subtile. Il dit qu sa suppression aurait un avantage. Mais aussi des inconvénients qu’il mentionne implicitement dans le reste du paragraphe. Moi aussi, j’aurais aimé savoir l’avantage de supprimer l’éducation islamique. Jawad, si t’as une information dans ce sens, fais nous le savoir, s.t.p.

Personnellement, je suis contre la suppression de l’éducation islamique. La religion prend une grande place dans la vie des Marocains, et ce n’est pas un choix mais un devoir que de les éduquer sur leur religion. Sinon, on ouvre la voie au maraboutisme et au charlatanisme qui sont déjà populaires chez nous. Ceci dit, l’éducation islamique souhaitée doit être moderne, donnant de la place à la rationalité, à l’esprit critique, à une histoire non tronquée et également donnant un aperçu sur autres religions. Ceci est important pour former les jeunes de demain et leur donner les outils pour affronter les difficultés d’aujourd’hui.

Par ailleurs je ne suis pas très d’accord avec Chafik quand il dit « Tout le monde cherche donc à rattacher la modernité à des langues fortes, standardisées, sauf les Arabes. ». Cette lecture est partielle. J’espère qu’on aura l’occasion d’y revenir.

Jallal EL Idrissi said...

Karim,

En fait il s’agit du tout dernier numéro de Tel Quel (no 181). Moi-même j’ai découvert l’article samedi et je l’ai imprimé. Mais maintenant il n’est pas disponible, il ne le sera que la semaine prochaine comme c’est de coutume. Le responsable du site a du oublier et l’a publié en intégralité samedi mais il s’est ressaisi par la suite.

Effectivement la discussion sur la place de l’école et des mosquées dans l’éducation islamique constituerait à elle seule un sujet. Tout comme les questions du lien entre modernité et langues, la laïcité, les « foutouhat islamiya » soulevées par Chafik. Notre discussion n’a, également, pour l’instant, pas abordé la création d’un second parti islamique, et a comparaison avec le parti Amazigh. Probablement c’est mieux d’aborder toutes ces questions plus tard.

Anonymous said...

double language ????
il n'y a aucun double language.
ce qu'il a dit sur yassine est vrai en plus il prouve du respect pour yassine meme s'il est tres oppose s ses idees.
en plus on peut etre laique est profondement musulman. et enfin sur l'education de l'islam a l'ecole il n'a pas donne le fond de sa pense donc on ne peut vrt le juger.

oui jalal moi aussi j'ai releve le meme coup de coeur.

Jallal EL Idrissi said...

@Mehidou,

Il existe plusieurs partis ethniques dans le monde, notamment dans les démocraties émergentes. Il ne faut pas comparer le Maroc avec les Etats Unis ou la France. Pour la simple raison que ces pays sont largement plus avancés au niveau démocratique, et que le besoin de créer un parti politique sur des bases ethniques se fait beaucoup moins sentir (pour l’instant, car avec les problèmes identitaires de l’immigration, on verra ce que le futur nous garde comme l’a insinué Karim). Regardes par exemple les acquis identitaires, linguistiques et culturels des Catalans en Espagne. Regardes également le multiculturalisme de la suisse (identité Française, Allemande et Italienne) ou de la Belgique et son fédéralisme (flamands, francophones).
Qu’on arrivera à leur niveau (le processus démocratique est enclenché au Maroc et il faut continuer à progresser), la création d’un parti ethnique ne sera plus à l’ordre du jour. On ne peut pas dire simplement que la solution est de participer à l’intérieur de partis nationaux pour faire entendre sa voix. Cette solution est l’idéale, j’en conviens, mais supposons qu’un mouvement ait essayé longtemps une telle stratégie et qu’il n’ait rien obtenu, est ce que tu continueras à leur dire « il faut lutter de l’intérieur des partis existants» ?

Anonymous said...

je suis d'accord mehido.

si maroc etait une democratie alors on aura pas besoin de parti ethnique vu qu'il y a 50% des berberes et dans le cas le contraire on a pas besion de parti ethnique puisque il n'y a de democratie et si on est entre les deux(mi-democratie) alors ca va creer de la zizanie donc dans tous les cas le maroc n'a pas besoin d'un parti ethnique ni religieux d'ailleurs mais ca c'est un autre sujet.

Jallal EL Idrissi said...

Le problème, cher Timoumi, est que beaucoup, au Maroc même, parlent de laïcité en prenant la France comme référence. Des gens comme T. Ramadan, vous l’avez dit, défendent une laïcité moins belligérante vis à vis de la religion. Mais globalement, le débat au Maroc et dans le monde arabe, encore à l’état embryonnaire, est mal parti, puisque les interlocuteurs se positionnent pour ou contre la laïcité sans en définir d’abord les lignes générales. Je ne veux pas trop m’étendre sur le sujet ; il faudrait ouvrir un débat spécifique sur cette question.

Anonymous said...

de quoi au juste en parle dans ce Topic d'une minorite X ou bien des berberes ???

Anonymous said...

moi je te connais a mehido hahah

on est pas des politiciens et on a rien vu de pas correct dans les reponses de Chafik. il est pour la laicite; je peux que m'en feliciter. il defend intelligement le droit des berberes; je peux que m'en feliciter. il est contre les etudes islamiques; je ne suis pas d'accord et j'aimerai bien avoir ses arguments.

Anonymous said...

Si on parle de amazighs alors a ce moment la on ne peut les assimiler a une minorite. c'est important pour la suite de la discussion.

Timoumi

Jallal EL Idrissi said...

@Mehidou,

« a mon sens vous avez un discours de politiciens et non pas d''intelectuels, mais profiton de cette chance extraordinaire pour dire ce que nous pensons quitte a ce qu'on se trompe puis on se corrige, de toute facon ca peut pas etre personnelle, on se connait pas. »

« Discours d’intellectuel »? je n’ai pas cette prétention.

Mais qu’est ce qui te permet de qualifier nos discours, moi et Karim , de politiciens,??? Je suis curieux de le savoir. Très très curieux. Et please, avec preuves et arguments et sans jeu politicien…

Jallal EL Idrissi said...

« car vous n'avez pas ose dire que penser fonder un parti ethnique ca sent le separatisme ».

Je ne comprends pas comment tu es arrivé à cette conclusion. « Vous n’avez pas osé » signifie que « nous pensons en fait que ça sent le séparatisme mais nous n’osons pas le dire». Qu’est ce qui te fait penser que « nous pensons que ça sent le séparatisme » ? Et qu’est ce qui ferait, si c’était le cas, que nous « n’osons pas » le dire ? Jawad ??? (ça y est, plus de jeu politicien !). Non, et c’est très facile de le prouver, car des le départ quand j’ai ouvert le billet, et alors que je ne savais pas que Jawad était Amazighi, j’ai dis que je ne voyais aucun mal à la création d’un parti Amazigh. Eclaires ma lanterne s.t.p., je suis perdu ici.

Sur le fond, j’avais essayé d’expliquer que créer un parti Amazigh ne veut pas dire séparatisme.


« les exmples de ANC (sud afrique) ou parti arabe en israel ou PQ au canada confirment ma these »

Elles ne confirment rien du tout. Pourquoi l’exemple de l’ANC confirme tes thèses ? Est ce que l’ANC a cherché la séparation. L’ANC est l’anti-thèse de ta position sur le séparatisme. Malgré les terribles injustices et le racisme dont a souffert les noirs, l’ANC a cherché la conciliation avec les blancs alors qu’en position de force il aurait très bien pu séparer les noirs des blancs en s’octroyant la part du lion de l’actuelle Afrique du Sud.

Les parties arabes en Israël. Alors tu penses que les arabes israéliens peuvent obtenir de meilleurs résultats à l’intérieur des partis Israéliens ?

Le parti québécois. Encore une fois, il ne confirme rien du tout. D’abord, il a explicitement mis comme objectif la séparation. Ce n’était pas un jeu caché. Et la constitution canadienne n’a rien contre. Pour preuve, le Canada a organisé deux fois (à ma connaissance) un referendum dans ce sens. Et d’ailleurs je comprend parfaitement le séparatisme prôné alors par ces Québécois. Rien que dans les annees 70, il était interdit aux québécois de parler leur langue dans de nombreuses fonctions ; dans les shoppings de Montréal Ouest, ils n’étaient jamais servis s’ils utilisaient la langue française, etc. Je connaissais un québécois qui me disait qu’à l’époque il votait « oui » pour le séparatisme mais que maintenant il vote « non », par ce qu’il y a plus de raison. A méditer.

Retournons au Maroc. D’abord, pour éviter toute confusion, je précise que je suis résolument contre toute idée de séparatisme de quelque parti que ce soit. Mais je dis que le Maroc n’est pas le Canada. Le Maroc a sa propre constitution. Il suffit que la dite constitution Marocaine, au contraire de la Canadienne, stipule qu’il est interdit et impossible qu’un parti revendique le séparatisme. Point. Dans ce cas, tes craintes, les miennes et de n’importe qui d’autre n’ont pas à avoir lieu. Je crois, Mehidou, que ce que tu avances est un faux problème. Ce point me permet de faire une transition nécessaire aux partis islamiques. L’une des craintes des sécularistes et, en fait, des gens non adhérents aux partis islamiques est que ces derniers, une fois au pouvoir, jettent le système démocratique à la poubelle et déclarent Al-Khilafa. Serait tu donc de leur avis et es tu, en conséquence, contre l’acceptation des partis islamiques dans la scène politique ? (Au passage, un parti islamique n’est pas fondé, certes, sur des références ethniques, mais selon tes arguments, on peut critiquer sa création sur les même bases.)

Jawad said...

Mehidou, Tu as commence le débat en étant peu raisonnable, puis t'as commence a montrer des signes d'être raisonnable, et la t'es retourné a ne pas être raisonnable du tout.

Ecoutes, le fait que tes interlocuteurs ne sont pas d'accord avec ta définition de "séparatisme" et ne trouve pas tes propos convainquant ne te donne pas le droit de les accuser de lâcheté intellectuelle. Tu continue d’insulter les Amazigh en insinuant qu’ils sont « séparatiste » et mnt que tu ne trouve plus d’argument pour persuader, tu insulte tes interlocuteurs. Cela montre que tu n'est pas prêt a accepter d'autres idées que les tiennes. Je t'ai dis plusieurs fois et je te le répète encore une fois: Les Amazigh veulent obtenir leur droit au sein de l'état Marocain. Il n'y a pas plus marocain que les Amazigh. J’ai aussi accepté qu’un parti Amazigh n’est pas nécessairement le meilleure moyen d’avancer les revendications Amazigh. Mais, je t’ai aussi demandé d’étaler des alternatives en te rappelant que ce n’est pas assez de juste dire que les Amazigh doivent essayer d’avancer leur cause au seins des partis existants. N’oublies pas que les revendications des Amazighs ne sont pas nouvelles. Elles ont été exprimées par des militants Amazigh, comme Ali Azaykou (Dada Ali), depuis l'indépendance du Pays (une indépendance pour laquelle les Amazigh au Rif, Atlas et Souss se sont battu comme des lions). Ca fait plus de 40 ans qu'on demande la même chose du Makhzen et des partis politiques mais ils ne veulent rien entendre. Au fait, ils ont choisit de prendre un chemin hostile a l'amazighité du Maroc avec la politique d'arabisation. Ouvres tes oreilles un peu. On ne veut pas et on ne peut pas attendre 40 ans de plus pour voir si les partis politiques existants vont finalement décider d’intégrer nos revendications, lesquelles je te rappelle sont notre droit qui est garantit par des conventions internationales signées par le Maroc.

Je suis ouvert a discuter d’autres alternatives et je t’ai dis ça plusieurs fois, mais tu ne me donnes rien sauf cette idée d’attendre et espérer que les partis existants vont finalement avoir le bon sens de nous intégrer. Cela est historiquement inacceptable, et je t’ai expliqué pkoi. Donc, présentes des alternatives pratiques et je suis ouvert à bien les considérer et changer d’avis.

Concernant Dr. Chafik, c’est ton droit d’être en désaccord avec ses positions. Mais je sens qd même que tes idées envers les Amazighs ont qq chose à voir avec ton impression du vieux Dr. J’ai bcp de respect pour Dr Chafik parceque je le trouve a la fois pragmatique et intelligent, mais ça ne veut pas dire que je suis d’accord avec tout ce qui sort de sa bouche. T’as raison d’être sceptique envers sa version du passé. Comme un vieux pilote m’a dis un jour:

“One of the anguishes of advancing age is losing old friends. The upside of that, though, is that I get to tell the story my way. “

« Un des malheurs d’un age avancé c’est qu’on perd des vieux amis. La bonne chose c’est que je peux raconter l’histoire de ma propre façon. » - Excuses la mauvaise traduction.

Jallal EL Idrissi said...

@Mehdiou

1. Tu n’as pas répondu à ma question sur notre jeu politicien.

2. Sur la comparaison avec l’ANC, j’avais cru non nécessaire de préciser davantage. La question « c’est qui les blancs au Maroc » n’est pas une bonne question. Ma comparaison est non seulement non biaisée ou mal placée, mais au contraire elle est favorable aux arabes du Maroc. Je m’explique. Ce qu’ont fait les blancs aux noirs en Afrique du Sud est infiniment plus par rapport à ce qu’ont fait les arabes aux Amazighs. Infiniment. Et malgré cela, l’ANC n’a pas cherché la séparation. Ceci pour te dire que les Amazighs ont largement moins de raisons de chercher la séparation par rapport aux noirs d’Afrique du Sud. Est-ce que c’est clair ou non ?

3. Tu ne m’as pas répondu sur la clause en constitution stipulant l’interdiction de toute idée de séparatisme.

4. Es-tu d’accord sur l’officialisation de la langue Amazigh et des études de cette langue a l’école publique Marocaine ?

5. Tu affirmes que maintenant tu es contre les partis islamiques. Je prends note.

Jallal EL Idrissi said...

1. Je re-cite ce que j’avais posté avant : « Je ne comprends pas comment tu es arrivé à cette conclusion. « Vous n’avez pas osé » signifie que « nous pensons en fait que ça sent le séparatisme mais nous n’osons pas le dire». Qu’est ce qui te fait penser que « nous pensons que ça sent le séparatisme » ? Et qu’est ce qui ferait, si c’était le cas, que nous « n’osons pas » le dire ? Jawad ??? (ça y est, plus de jeu politicien !). Non, et c’est très facile de le prouver, car des le départ quand j’ai ouvert le billet, et alors que je ne savais pas que Jawad était Amazighi, j’ai dis que je ne voyais aucun mal à la création d’un parti Amazigh. Eclaires ma lanterne s.t.p., je suis perdu ici. »

2. « insultante ». Here we go!

3. « je ne me gène pas de dire maintenant que les partis islamiques est la pire des solutions ».
Le terme est le tien, pas le mien.

Jallal EL Idrissi said...

1. J’espère que tu t’es rendu compte que ton accusation était gratuite. Mais bon passons.

2. Je l’ai dis dans le sens de « rebelote »

« oui c'est clair qu’on ne voit pas la comparaison du même angle car cette analogie je la trouve insultante pour la cohésion et la fraternité qui, je croyais, caractérisent les marocains. »

La, non seulement tu as mis de coté toute mon argumentation mais tu as dévié complètement du sujet. Tu demandais sans cesse qu’on te mentionne un parti ethnique qui ne soit pas séparatiste. J’ai mentionné l’ANC qui est non seulement un exemple concret mais qui a souffert largement plus de que ce peuvent souffrir les Amazighs. Et malgré l’oppression incomparable, l’ANC n’a pas cherché la séparation. Au lieu de reconnaître qu’effectivement l’ANC constitue un contre exemple de ton affirmation, tu t’es attardé sur la comparaison supposée entre les blancs racistes et les Marocains arabes. 1. Rien dans mes écrits ne fait état d’une telle comparaison (sinon donnes en moi la moindre preuve) et 2) cela n’a strictement rien à voir avec le sujet (qui est rappelons le, le caractère séparatiste d’un parti ethnique). Je reconnais que le sujet est passionnant et passionné mais essayons de le dépassionner justement.

Jallal EL Idrissi said...

@mon cher Mehidou,

C’est une drôle façon de voir les choses. En raison d’une intuition et sans argument, une personne va demander à une autre, « ne serais-tu pas politicien », « ne serais tu pas raciste », « ne serais-tu pas extrémiste» « yakma tu caches qq. chose »…

Concernant l’ANC, pour te répondre, il va falloir d’abord que tu choisisses si l’ANC est un parti ethnique ou pas. Car tu as commencé par reconnaître que c’est un parti ethnique pour l’infirmer à la fin !

Anonymous said...

Enfin, j'arrive à trouver un moment pour répondre.

Ma contribution sera peut être inutile, mais je voulais revenir sur certains points :

1/ Il me semble que vous tournez en rond.
Sur des questions de séparatisme ou pas. Cette notion a été clairement expliquée, toutefois, on s'obstine dans ses croyances, ce qui rend malheureusement ce débat stérile, et toujours au même point.

2/Je rejoins ainsi Jallal et Jawad. Je ne pense pas que le PDA ait des idées sépratistes, mais , et je répète ici certains, quand la scène politique est vide , il vaut mieux s'activer, en profiter pour revendiquer Ses droits que ce soit en partis, associations ou autre , car chacun est responsable aussi de l'acquisition de ses droits.
Le laisser aller, compter sur des démagogues ne serviront à rien , sinon maintenir ce statu quo, qui avantage d'ailleurs certains partis politiques.

3/Sur la question de racisme, il y a certainement un qui est latent, comme je l'ai dit plus haut, mais cela est malheureusement dû à l'absence de communication entre les régions, par des activités sociales ou économiques. Ce racisme là disparaitra avec la présence d'une dynamique interrégionale.

4/Mais, on ne peut pas attendre "la pluie". Les Amazugh, comme tant d'autres, ne doivent pas attendre le bon vouloir des politiciens, qu'ils se réveillent, ils peuvent se rassembler et revendiquer leurs droits, et cela n'a pas de mal, puisque les autres démunis feraient certainement la même chose, en voyant, je l'espère, le travail effectué par ce nouveau regroupement.

5/ l'ANC a montré ainsi la réussite d'un peuple. Je mádresse à mehidou, si tu jettes un coup d'oeil sur l'histoire tu verras comme l'a dit Jawad (ou Jallal) ce qu'ont vécu les noirs de l'afrique du sud. Entre autres dépossédés du droit de circulation et de vote.
Leur attitude a été exemplaire, et ils auraient pu déposséder les blancs, comme ce qui se passe un peu dans cette région, mais ils ont juste opté pour l'égalité des droits. Un long chemin reste à faire.

6/ Le parti amazigh sera un peu cela. Il fera en sorte de préserver notre partie culturelle amazigh, et sera peut être l'étincelle du "y en a marre de subir".

7/Je veux maintenant revenir sur l'interview avec monsieur Chafik. Je vous avoue que je ne l'ai pas aimé. La première raison est que l'interview est mal faite. Les réponses sont vagues, ce qui laisse le lecteur avide de savoir ce que pense Chafik.
Le minimum aurait été que le journaliste pousse Chafik a elaircir ses propos.
C'est ici la deuxième raison. Les questions ne sont pas enchâinés, ce qui montre une absence de suite d'idées malheureusement.
En plus, si vous lisez dans la version papier, vous verrez : "l'islam prône la laïcité". On s'attend à une interview qui traiterait de cela. Que nenni ! Ce ne fut qu'une phrase lancée par cet expert.

8/ le dernier point : une question se pose. Ce parti est créé, et il y en aura dáutres.

Mais le Marocain, comment lui donner le goût à la politique ? Comment redonner l'espoir ... ?


Ayoub
www.kingstoune.com



PS : Message pour Jallal ou Karim, est ce possible de supprimer le commentaire précedente ? Excusez moi pour cette erreur. Merci beaucoup et bonne fin de journée.

Jallal EL Idrissi said...

@Mon cher Mehidou

1. La tu m’épates! Déjà dans un post précédent tu affirmes qu’il ne s’agissait ni d’ « accusation » ni de « gratuite ». De quoi s’agit il alors ? D’une réalité ? A la limite je peux tolérer (de point de vue objectif, tu sais que tu ne peux le faire), dans un discussion ta façon de faire avancer les choses avec des « yakma » mais si ce que tu avances ne s’avères pas vrai, comme c’est le cas du jeu politicien, le minimum est que tu reconnais que tu avais tort ? Ou je me trompe !

2. Concernant l’ANC, ce que tu dis me permet de préciser des choses importances ici.

Tu m’as amené une citation sur l’ANC et après tu me demandes moi d’aller visiter le site ? Moi, j’ai ma propre opinion sur l’ANC (correcte ou erronée, la n’est pas le problème). C’est toi qui te doit te positionner par rapport a ce parti, en faisant des recherches, ce que tu veux.

3. Autre point plus important encore. Depuis le début tu nous demandais « citez moi un seul parti ethnique, etc., etc., etc.).

Est ce que toi même tu es sur, de par tes connaissances et tes recherches, qu’il n’existe pas de partis ethniques ? Si non, je peux comprendre que tu puisses poser une telle connaissance même si tu n’as pas d’idée la-dessus, mais tu ne devrais pas faire de ta question une confirmation de tes thèses.

De plus, tu n’as pas aimé que j’aille chercher l’ANC au fond de l’Afrique, alors que dés le départ j’avais précisé que c’était le premier qui me venait à l’esprit, et d’ailleurs je ne vois pas où est le problème. Plus grave, je t’avais donné un autre exemple, celui de la Belgique que tu as tout simplement ignoré. J’ai aussi évoqué les démocraties émergentes et sans doutes d’autres cas. Il parait même qu’il existe d’autres parties ethniques dans les grandes démocraties occidentales.

Jallal EL Idrissi said...

@Ayoub

Ta réaction est loin d’être inutile, tu le sais bien.

Ce que tu dis résume un peu ma position, que j’ai d’ailleurs un peu explicitée dés le premier poste. A savoir, la création d’un parti Amazigh ne doit pas être une fin en soi mais une phase temporaire qui reflète les convulsions actuelles de la société, et surtout qui obligera les partis classiques à prendre au sérieux les aspirations des amazighs. J’ai précisé encore, dés le départ, qu’une fois ces aspirations entendues, le parti Amazigh n’aura plus d’avenir ni de raison d’être.

Quant à ta remarque sur la qualité de l’interview avec Chafik et sur la discordance entre le titre et la place qui est consacrée à la laïcité dans l’interview, je te dis « bienvenu dans le monde de Driss Ksikess ! »

P.S. Quel poste veux-tu voir effacé ? Avant même que tu répondes, le seul problème qui se présenterait est si des intervenants avaient réagis au poste en question, l’avaient mentionné et y avaient répondu. Mais dis-nous d’abord de quel poste s’agit-il.

Jawad said...

Mehidou: Je n'ai aucun doute que t'as de bonnes intentions ds tes arguments mais parfois il faut être réaliste et pratique au lieu d'idéaliste - et ce n'ai pas que je te reproche le dernier. D'abord je dois préciser que mes arguments vis s vis un parti amazigh ne sont pas pour consentir au PDA. Je n’ai aucune info sur ce parti, son programme ni ces leaders. Donc, je ne suis pas en position d’en parler. Mais, j’assume que c’est un parti qui est né au même mouvement Amazigh dont les principes ont été dévoilés depuis qq années sous forme du manifeste que j’ai cité. Je dis tout simplement que l’idée d’un parti est une évolution naturelle du mouvement puisque les autres partis dominant rejettent les revendications Amazigh si pas totalement au moins partiellement. Exemple : l’ISTIQLAL et l’USFP rejettent les revendications culturelles des Amazigh. Ils sont contre une révision de la constitution pour l’officialisation de la langue Amazigh et la reconnaissance de l’amazighité du Maroc. Donc, la déjà on ira nulle part avec ces 2 partis. L’autre grand partis de la scène politique actuellement, le PJD, à un problème fondamental avec le mouvement Amazigh étant donné que ce dernier pousse la laicite de l’état (séparation de l’Etat et de la Mosquée). Le reste des partis sont tout simplement trop petits ou incapable de pousser les revendications Amazigh. Certains sont déjà hostiles à l’idée de toute façon. Sans compter d’autres différences au niveau de la planification économique - le Parti Amazigh aura tjrs de grandes différences avec les parti gauchistes concernant les priorités budgétaire et économique du pays. D’un autre cote le parti Amazigh aura tjrs des différences avec les parti de droite sur le sujet de la politique sociale et le rôle de la religion ds la gestion de l’état. Ces divergences ne sont pas a minimiser – elle sont fondamentales.

Tu sais, Mehidou, le PDA aurait pu créer un parti amazigh sans l’appeler autant et se cacher derrière une bannière soi-disant globale. Ils auraient pu dire : Ok, on est le Parti Democrate Marocain et derrière les coulisses on militera pour les revendications Amazigh mais sur la face on donnera une autre impression – Cela serait malhonnête. Ils sont au moins directe. Ils disent (je crois - comme j’ai dis je ne connais pas le PDA): On est un parti dédié a la cause Amazigh, on est ouvert a tous, Amazigh ou non, et voila notre programme. Ca je crois que c’est mieux que d’avoir des partis qui se cachent derrière des slogans pour achever d’autres intérêts – et dieu sait qu’il y en a déjà assez de ceux la au Maroc.

Jawad said...

Pour faire suite a ma propre ignorance de ce nouveau parti, le PDA, je suis alle cherche est j'ai trouve ce communique qu'ils ont publie recemment et qui resume un peur leurs intentions. Je le poste seulement pour votre information donc le voila:

Création du parti démocrate Amazigh au Maroc

Monsieur,

C'est avec consternation que nous avons appris la pression que le makhzen essaye de mettre sur les populations du Rif pour les faire plier et arrêter leurs revendications légitimes.

Nous dénonçons l'agression abjecte des forces makhzeniennes du 19 mai 2005 sur les populations innocentes de la commune de tamassint à Alhocima qui revendiquent une aide pour la reconstruction de leur village, détruit par le tremblement de terre en 2003 .

Nous dénonçons les propos racistes des militaires du régime qui ont rappelé aux citoyens de cette commune, que la répression et les exactions (viol collectif, charniers, tortures, …) de 1958 et 1959 pourront être reproduit si ils ne cessent pas leur revendications légitimes.

Nous saluons votre action pour la liberté d'expression dans notre pays et nous joignons notre voix à celle de tous les démocrates de ce pays pour dénoncer cette mascarade.

Par ailleurs, Le Comité de préparation du Congrès constitutif du Parti Démocrate Amazigh (PDA) , porte à votre connaissance qu'il a envoyé une demande d'autorisation pour la tenue de son Congrès constitutif prévu pour le 15 novembre 2005 à Rabat et qu'à ce jour aucune réponse n'a été reçue. Ce qui porte à croire que le Régime marocain essaye de trouver la méthode la plus adéquate pour interdire notre Parti.

En outre, nous vous signalons que le Parti Démocrate Amazigh (PDA) est ouvert à tous les marocains (amazighophones ou arabophones), qui s'engagent à militer pour les objectifs du parti qui sont principalement :

- La promotion de la diversité culturelle, linguistique et religieuse et le Fédéralisme dans un Royaume uni

- La promotion de laïcité

- Le Développement humain Durable

- La Défense de la biodiversité

- Promouvoir les droits humains et le respect des conventions internationales y afférentes.

Avec toute notre considération.

Fait à Rabat le 25 mais 2005

Jallal EL Idrissi said...

@Le probleme, Mehidou, est que je ne me souviens pas avoir lu “hypothese fausse”




"la je te reconnais plus Jallal »

Le problème n’est pas l’anglais, ou que je ne veux pas aller consulter le site en question. Mais je n’en éprouve pas le besoin. Et pour cause, quel que soit le contenu de leur message, d’abord moi je fais allusion à l’ANC d’avant et pas de maintenant alors que les noirs ont obtenu toutes leurs revendications. Et d’autres part, même si leur message d’avant ne faisait pas référence, de près ou de loin, aux noirs, cela ne voudrait rien dire. Jawad vient d’en donner les raisons. Le PJD, Al-Adl wa Al-Ihsane et Al-Badil Al-Hadari ne font pas référence explicitement à leur référence islamique. Tout comme le parti islamique qui gouverne en Turquie actuellement. Questionné sur Al-Jazira il y a quelques mois, Erdogan leur leader et actuel premier ministre en Turquie a affirmé que son parti n’était pas islamique. Je voulais te dire tout cela mais j’attendais d’abord que tu te positionnes sur l’ANC ; je ne peux répondre à deux possibilités antagonistes l’une de l’autre.

Sur les partis ethniques, voici un site qui en parle un peu.
http://users.skynet.be/suffrage-universel/indexpami.htm.
Il y est mention de partis ethniques dans plusieurs démocraties occidentales, incluse la Belgique que j’ai déjà mentionnée auparavant.

Jallal EL Idrissi said...

A en juger par les grandes lignes du parti Amazigh, on voit bien que ce dernier est ouvert a tout le monde, aux arabophones notamment et les minorités, Mehidou, pourront très bien y adhérer pour revendiquer leurs droits aussi. Ils représentent bien ce que tu demandais. Enlever le mot « Amazigh » de leur dénomination ne leur posera pas problème, tu le sais.

Sinon, Karim, l’idée du « fédéralisme » peut paraître effectivement trop avant-gardiste aux yeux des Marocains. Cependant étant donnée la proposition plus ou moins récente du Maroc de donner aux Sahraouis une autonomie avancée (dans le cadre de la Souveraine Marocaine bien sur) pourra rendre, si la dite proposition est relayée par des débats au niveau des médias, le « fédéralisme » une idée beaucoup plus acceptable.

Jallal EL Idrissi said...

3. Je voulais dire que leur dénomination et leurs slogans ne permettent pas leur catégorisation. Ce sont leurs revendications qui établissent si le parti a des références ethniques ou non. Même chose pour le référentiel religieux.

Jallal EL Idrissi said...

C’est de ces slogans que je parle. Ils ne signifient rien. Un parti peut très bien n’avoir que des slogans de ce type tout en revendiquant le droit à l’égalité des noirs, le droit des amazighs à utiliser leur langue publiquement, etc., le droit des femmes à conduire une voiture (en Arabie Saoudite). Il peut lancer des propositions de ce type au nom des principes de droit de l’homme et des considérations de ce type. Ce sont d’autres paramètres qui établiront s’il a des références ethniques (ou religieux, féministe, etc.). A leur tête leurs revendications si elles sont explicitement ethniques, mais aussi l’identité de ses membres, leurs base populaire, etc.

Anonymous said...

Bonjour tout le monde!
Je suis marocain Amazigh de souss vivant au Maroc, ma femme et moitié amazighe du rif moitié Arabe et je n'ai qu'une seule envie que mes enfants vivent au Maroc comme des Marocains Amzigho-Arabe et quand je dis cela je sous-entend que les Marocains Amazigho-Arabes vivent en entente.
Cependant en lisant quelques passages dans vos réactions j'ai constaté que quelques uns parlent d'un Maroc opprimé pour tous les Marocains Mais quand on lit la constitution et quand on y trouve que le Maroc est un pays Arabe tout en niant les autres composantes éthniques je ne vois qu'une seule culture occultée et opprimée c'est la culture et langue AMAZIGHES.
Alors, rendant à César ce qu'il lui appartient d'abord en officialisant cette langue et en la mettant au même pieds d'égalité avec l'arabe dans l'enseignement et l'adminestration. Puis militant ensemble main dans la main pour une démocratie économique équitable comme des frères ou comme des Marocains fièrs de leurs origines tout simplement.